Introductions : d'OL Groupe à OL Land, les ambitions de Jean-Michel Aulas

26/01/2007 - 14:21 - Boursier.com

Le premier club de sports français coté en bourse...

A grand événement, grande cérémonie. C'est dans un palace parisien proche des Champs Elysées que Jean-Michel Aulas, tout sourire malgré une actualité sportive morose sur les bords de Rhône et Saône, est venu présenter ce matin l'entrée en bourse du holding de l'Olympique Lyonnais, OL Groupe. Des photographes, beaucoup, des caméras, encore plus, et une centaine de professionnels de la presse économique et sportive étaient réunis pour l'occasion, dont une partie dans les locaux d'OL TV à Lyon. La réunion, qui a débuté avec un peu de retard, "JMA" ayant été retenu plus longtemps que prévu par les analystes financiers, était relativement formelle : état des lieux, projets, perspectives financières et atouts de la société. Le sujet d'études, l'OL et sa galaxie, l'était un peu moins : on n'essuie pas les plâtres sans un minimum de nouveauté. "Il s'agit d'un long parcours, ce que nous allons vous présenter ici, OL Group, est un business modèle, une organisation managériale, qui est différente de ce qui a pu être présenté par le passé", a indiqué le dirigeant en ouverture de son intervention. Jean-Michel Aulas, secondé par son directeur général Thierry Sauvage, s'est donc attaché à démontrer que la société avait vocation à diversifier de plus en plus ses revenus. Au cours de l'exercice 2005/2006 (juillet à juin), OL Groupe a généré 166,1 Millions d'Euros de chiffre d'affaires, pour un résultat opérationnel courant de 25,9 ME et un bénéfice net de 15,9 ME. Sur cette activité, les droits audiovisuels ont représenté 69 ME (43 ME via la LFP et Orange et 26 ME en Ligue des Champions). Les revenus de diversification, pour leur part, se chiffraient à 21,2 ME (13,6 ME de produits dérivés, 3,6 ME d'OL Voyages et 4 ME d'autres contributions). Sur l'exercice écoulé, le poids des revenus non-audiovisuels dans le chiffre d'affaires hors contrats joueurs ressortait à 44%, contre 60% pour Arsenal et 71% pour Manchester United (données 2004/2005). C'est vers cette proportion britannique que l'OL veut tendre. Pour autant le discours présidentiel était essentiellement axé sur la rigueur et le "savoir-faire" maison dans plusieurs compartiments (formation, intégration de joueurs, stratégie d'acquisition / cession...). Une façon de chercher à prouver que le modèle économique OL tendra plus vers les clubs cotés en bourse qui ont réussi que vers les flops retentissants, à l'exemple de plusieurs clubs italiens ou du cas de Leeds, expressément cité par un représentant de la presse britannique pendant la "séance des questions". Pour Jean-Michel Aulas, l'exemple à suivre, c'est celui de Parken Sport, la société qui opère le stade et le club du FC Copenhague, dont le modèle économique est admiré de tous, y compris des investisseurs puisque c'est la plus belle success-story du football en bourse. Pour arriver à une telle structure, il faut un projet. Ce projet, c'est "OL Land". Ce qui apparaît un tantinet pharaonique et un rien mégalomane à première vue est en fait conçu pour être une formidable machine commerciale. OL Land, ce sera avant tout un stade de 60.000 places, dont 5.900 "VIP", accolé au nouveau centre d'entraînement de l'effectif professionnel. Ce sera aussi un "centre de loisirs", dont les contours exacts restent vagues, un complexe hôtelier (2 établissements de standards différents), un ensemble de bureaux et un centre commercial de 20.000 m2 qui comprendra une grande surface alimentaire. Les études sont en cours pour une ouverture prévue en juillet 2010, soit le début du championnat 2010/2011. Pour faire face à cet investissement colossal (230 à 270 ME pour le gros oeuvre, 15 à 20 ME pour l'achat du terrain et 15 ME pour les seules études préliminaires), l'entrée en bourse constitue une première étape, mais Jean-Michel Aulas entend faire jouer toutes les ficelles : le nom du stade sera cédé à une société internationale, à l'image du stade Emirates d'Arsenal, ou Allianz du Bayern Munich, tandis que nous avons cru comprendre qu'un investisseur spécialisé dans les surfaces commerciales pourrait faire son entrée dans le projet. En retombées chiffrées, OL Groupe attend d'OL Land un impact de +10 à +15% sur le total des produits d'activité. Le grand stade devrait être construit à Décines, comme le consensus local semble s'être dessiné, même si Jean-Michel Aulas n'a pas pu confirmer "à 100%" que ce sera le cas, invoquant l'aléa inhérent à ce type de décision. La large fourchette évoquée pour son coût (230 à 270 ME) s'explique par un certain nombre de choix stratégiques à faire : pelouse rétractable ? toit mobile couvrant à 100% ?... des décisions qui auront un impact notamment sur l'utilisation du stade hors OL, en particulier pour les concerts et spectacles, ou l'ouverture à d'autres sports. Le président Aulas est en tout cas sûr d'une chose : il n'aura pas de problème de financement pour son projet et entend fédérer autour de lui des partenaires aptes à le soutenir et à partager le risque. Côté purement boursier, OL Groupe sera valorisé quelques 300 Millions d'Euros après son augmentation de capital (le montant finalement levé sera fonction de l'exercice de l'option de surallocation). Les titres ouverts au public le seront à 90% dans le cadre du placement global, c'est-à-dire aux professionnels, le solde de 10% pouvant être souscrit par les particuliers. Cette répartition est assez classique lors de telles introductions. Jean-Michel Aulas a précisé qu'il n'y aura pas de part réservée aux salariés et aux abonnés du club, mais que ceux-ci bénéficieront d'une priorité limitée à 250 actions par demandeur. Les investisseurs professionnels ne seront pas cantonnés, loin de là, à la France, puisque le président et son équipe partent dès cette fin de semaine en "roadshow" dans une vingtaine de centres financiers européens pour des réunions investisseurs. A l'issue de l'opération d'entrée en bourse, qui sera réalisée entre 21 et 24,40 euros l'action, le public (professionnels et particuliers) détiendra, hors clause de surallocation, 28,36% du capital (part portée à 31,29% en cas de surallocation, c'est-à-dire essentiellement si la demande est forte). Le holding de Jean-Michel Aulas, IMCI conservera 33,33 à 34,75% des parts, Pathé 22,22 à 23,17%, les anciens investisseurs (dont le "Club des 20") 11,4 à 11,93% et trois nouveaux entrants (Améliane, Tocqueville et Norbert Dentressangle) 1,72 à 1,79% du tour de table. Et les joueurs de l'OL dans tout ça ? Interrogé en fin de réunion sur leur sentiment par rapport à l'entrée en bourse, le président Aulas a répondu que ses protégés "ont une approche extrêmement intuitive : plus on est performants au niveau économique, plus cela donne les garanties de sécurité nécessaires au plan sportif".



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