PPR: toute opportunité d'acquisition sera étudiée

30/01/2007 - 10:11 - Option Finance

(AOF) - Dans l'entretien exclusif accordé par François-Henri Pinault au "Journal des Finances" à paraître le 2 février, l'homme d'affaires revient sur les perspectives de PPR pour 2007. Interrogé sur les acquisitions prévues par le groupe, il répond : "J'ai précisé l'année dernière que nous étudierons toute opportunité qui se présenterait et qui aurait du sens. Notre priorité reste la croissance organique, mais nous ne nous interdisons pas de renforcer nos positions". Grâce aux 955 millions d'euros de cash-flow libre dégagés en 2005, le groupe se désendette progressivement. A la question de savoir si PPR peut venir en soutien de sa holding lors d'une "grosse acquisition", l'homme d'affaires tranche: "Artemis est une société familiale privée, non cotée, dont la vocation est d'accompagner les stratégies de ses différentes participations (...). Je peux vous assurer qu'il n'est pas prévu que PPR verse un dividende exceptionnel à ses actionnaires, ni qu'Artemis dilue sa participation dans le groupe". En ce qui concerne les éventuelles cessions, M.Pinault réaffirme son attachement à l'enseigne FNAC qui ne "s'est jamais aussi bien porté" et qui "n'est pas en vente". Il déclare "La FNAC dispose d'une marge de progression importante, même si les meilleurs retours sur capitaux investis du groupe PPR restent ceux de Redcats, Conforama et CFAO". (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Les activités de PPR se répartissent aujourd'hui entre la distribution grand public et le luxe, avec entre autres les marques Gucci et Yves Saint Laurent. Avec la cession en 2006 de ses dernières activités non stratégiques, Le Printemps pour 1,075 milliards d'euros et Orcanta, le groupe a achevé son recentrage sur les activités grand public et luxe. Fort de son positionnement dans le luxe et les enseignes de distribution, PPR poursuit sa stratégie de croissance internationale. Parmi les enseignes grand public du groupe, on compte notamment Conforama , Redcats (activités de vente par correspondance comme la Redoute), et la Fnac. PPR s'est engagé dans le restructuration de Conforama et d'YSL Beauté en 2006. Le groupe a également impulsé un recentrage de Gucci sur les montres, les bijoux et le prêt-à-porter.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- De 2001 à 2005, période de transition, le groupe a à la fois changé de modèle et cédé les actifs qui n'étaient plus au coeur de sa stratégie. Maintenant, son modèle de développement est basé sur la croissance organique, créatrice de " free " cash-flows importants. Ce nouveau modèle s'appuie sur des marchés à croissance forte, c'est le cas du luxe, ou sur des métiers à l'intensité capitalistique peu élevée, c'est le cas de la distribution. - Le recentrage sur le grand public et le luxe a amélioré la lisibilité du groupe, lequel souffrait de son statut de conglomérat. - L'acquisition et la restructuration d'YSL Beauté et de Conforama est susceptible de porter ses fruits dès 2007. En parallèle, le groupe va bénéficier de la réduction des coûts opérée dans les autres entités du luxe. -PPR a revendu Le Printemps pour 1,075 milliards d'euros , Orcanta et fermé Fnac Service en 2006. Il pourrait en récolter les fruits dès 2007.

Les points faibles de la valeur

- Il n'y a pas de synergies de métier entre la distribution et le luxe. L'important chez PPR réside toutefois dans la complémentarité des cycles de ses métiers. - Le profil du groupe est encore marqué par " une relative dissymétrie ", entre un pôle distribution qui compte encore pour plus de 80 % des ventes, et le luxe où réside l'essentiel du potentiel de croissance. - L'environnement macro-économique- le volatilité du marché français dans la distribution en période d'élections et l'affaiblissement potentiel des marchés japonais et américain- pourrait nuire à la valeur. -PPR est toujours sensible à la montée en puissance de l'euro et à l'affaiblissement du dollar et du yen.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- En tant que groupe de distribution, PPR est très sensible à l'évolution de la consommation des ménages, en France mais également aux Etats-Unis. - Quant au pôle luxe, son évolution est liée à la conjoncture économique mondiale et à l'évolution des flux touristiques (la clientèle asiatique étant particulièrement friande de produits de luxe). - PPR est également très sensible à l'évolution du cours de l'euro.