(AOF) - Le nombre de chômeurs au sens du Bureau International du Travail a baissé de 10% en France en 2006, le taux de chômage s'établissant à 8,6%, son plus bas niveau depuis juin 2001. A fin décembre, le pays compte 2,09 millions de chômeurs de "catégorie 1" (personnes sans emploi, immédiatement disponibles et en recherche d'un contrat à durée indéterminée à temps plein). Dominique de Villepin espère passer sous la barre des 2 millions "dans les mois à venir". Jean-Louis Borloo s'est fixé, lui, pour objectif, de revenir à un taux de chômage de 8% d'ici la fin 2007. Ces bons chiffres n'ont pas suffi à étouffer la polémique sur le report de la publication du rapport "Emploi 2006" de l'INSEE de mars à octobre, c'est-à-dire après l'échéance présidentielle. L'institut statistique a mis en avant des "considérations techniques". Selon les informations de "La Tribune", l'INSEE aurait eu du mal à déterminer l'évolution de la population active. Dans l'une des hypothèses retenues, le taux de chômage de l'année 2006 atteindrait 9,2%. Natixis souligne qu'une correction des chiffres du chômage permettrait de rétablir une certaine adéquation avec le moral des ménages français. En effet, remarque le bureau d'études, même si ce dernier s'est redressé en janvier, il se situe toujours à des niveaux particulièrement faibles. Plus spécifiquement, la perception qu'ont les ménages de l'évolution de leur pouvoir d'achat est particulièrement sinistre. Alors que ce dernier progresse à des rythmes que l'on n'avait plus connus depuis cinq ans, l'enquête de confiance des ménages montre que l'indice de la situation financière personnelle pour les douze derniers mois est à un plus bas depuis un an. A l'inverse, les perspectives de chômage, après trois mois de remontée, retrouvent le chemin de la baisse. (V.G.)