EIFFAGE dépasse le consensus avec son chiffre d'affaires

08/02/2007 - 18:12 - Option Finance

(AOF) - Eiffage a annoncé un chiffre d'affaires de 10,745 milliards d'euros en 2006, en hausse de 27,4%, contre un consensus Reuters de 10,619 milliard d'euros. Le carnet de commandes du groupe de BTP au 1er janvier 2007 s'établit à 8,74 milliards d'euros (en hausse de 17,3 % en un an), représentant près d'un an de travaux. L'activité des branches Travaux a connu une hausse de 11,1 % sur l'année, dont 2,6 % proviennent de la croissance externe, confirmant ainsi le dynamisme des marchés sur lesquels intervient le Groupe. L'acquisition d'APRR en début d'année 2006 a fait passer la part des Concessions à 14 % du chiffre d'affaires consolidé. Dans la Construction, l'activité a été soutenue tout au long de l'année, tant en Europe (+ 7,2 %) qu'en France (+ 7,7 %) et plus particulièrement en province, tandis que la Promotion Immobilière a enregistré, comme l'an passé, un très bon quatrième trimestre. Les Travaux Publics ont bénéficié de conditions climatiques favorables qui ont participé au dynamisme du quatrième trimestre 2006 (+ 13,9 %) et la progression pour l'ensemble de l'année (+ 11,6 %) prend en compte la répercussion de la hausse de matières premières dans la Route ainsi que les effets des acquisitions pour 0,4 %. L'Installation Electrique a franchi en 2006 le seuil de deux milliards de chiffre d'affaires, soit une croissance de 14,4 % sur l'année dont une part significative due aux sociétés nouvellement acquises (+ 9,5 %) pour 80 % en Europe hors de France. La Construction Métallique, comme les autres branches du Groupe, a connu une forte activité en 2006 avec une croissance organique supérieure à 10 %, GOYER contribuant à hauteur de 20 % à l'augmentation du chiffre d'affaires. Le trafic d'APRR a crû de 1,3 % en 2006. En particulier, la tendance favorable du trafic poids lourds observée depuis mai 2006 s'est poursuivie au quatrième trimestre ; cet effet, conjugué à l'évolution des tarifs a permis aux recettes de péages de progresser de 6,5 % sur l'ensemble de l'année. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

EIFFAGE se développe au travers de cinq métiers, la construction (Eiffage Construction), les concessions (Eiffage Concessions et APRR depuis décembre 2005), la route (Appia), l'installation électrique (Forclum), et la construction métallique (Eiffel). En décembre 2005, Eiffage a fait l'acquisition d'APPR lui permettant de devenir le numéro deux français et numéro trois européen des concessions autoroutières, en rééquilibrant son portefeuille d'opérations vers des activités à caractère récurrent. Début février 2006, Eiffage avait annoncé la cession de son activité de parkings (170.000 places de stationnement gérées) pour financer cette opération. En avril 2006, le groupe espagnol Sacyr Vallehermoso est monté à 33,3% des droits de vote d'Eiffage, réclamant 4 postes au conseil d'administration. Albert Frère, alors arrivé comme défenseur du groupe au moment de la montée en puissance de l'espagnol. L'homme d'affaire s'est ensuite retiré du capital en décembre 2006 Principal bénéficiaire de la cession des 6,01% du financier belge, la Caisse des Dépôts et Consignations détient désormais 8,82% du capital d'Eiffage, contre 5% auparavant. Groupama est devenu actionnaire d'Eiffage à hauteur de 2% et Natixis à hauteur de 0,5%. Enfin, 336 gestionnaires d'Eiffage ont créé une société baptisée Eiffaime qui possède 2% du capital et vise à en obtenir plus de 5%. Les salariés ont également souscrit massivement à l'augmentation de capital qui leur a été réservée. L'effet dilutif de l'augmentation de capital, conjugué à la forte prise de participation de la Caisse des Dépôts et Consignations, mettent à l'écart l'actionnaire espagnol Sacyr Vallehermoso.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La présence du groupe dans les concessions autoroutières ou dans l'électricité, qui offrent des revenus récurrents, lui permet d'être moins sensible aux aléas de la conjoncture économique. - Le caractère opéable du groupe. - A moyen-long terme, le groupe pourrait bénéficier des retombées en terme d'image de la construction du Viaduc de Millau. - La vente de sa filiale à 100 % Eiffage Parking permettra à Eiffage de limiter son ratio de dettes nettes sur fonds propres après acquisition d'APRR à moins de 50 %, permettant ainsi au groupe de poursuivre sa politique de croissance externe et de développement des PPP (partenariats publics privés). - Bon niveau d'activité de sa filiale APRR qui a annoncé un chiffre d'affaires 2006 en progression de 6,3% à 1,669 milliard d'euros. - Eiffage ne devrait pas lancer d'offre pour acquérir les minoritaires d'APPR

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est peu présent à l'étranger. - Les métiers d'Eiffage présentent traditionnellement de faibles marges. - Le manque de clarté quant aux objectifs de Sacyr.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe. - Le modèle économique des concessionnaires d'autoroutes (APRR) garantit des revenus récurrents. - Le groupe Eiffage s'intéresse à la firme de génie électrique Amec Spie (environ 3 MdEUR de chiffre d'affaires).