Les premiers résultats décevants publiés vendredi par Alcatel-Lucent n'ont pas rassuré les investisseurs, même si l'équipementier télécoms s'est engagé à supprimer 12.500 emplois afin d'améliorer sa compétitivité. Ce matin, Patricia Russo, la patronne du groupe, défend le rapprochement d'Alcatel et de Lucent, dans un entretien aux 'Echos'.
Elle estime ainsi qu' "on ne peut pas juger du succès d'une fusion sur un ou deux trimestres (...) Fusionner deux sociétés de la taille d'Alcatel et Lucent est du jamais-vu dans notre industrie. Nous savions que cela demanderait beaucoup de travail et prendrait du temps".
Au sujet des suppressions de postes (3.500 de plus qu'initialememnt prévu), elle promet que "les plans de réduction d'effectifs se feront sur la base du volontariat quand cela est possible". En France, où le sujet risque de prendre un tour politique à l'approche de la présidentielle, "nous apporterons la plus grande attention possible à la manière dont les réductions de postes seront mises en oeuvre", assure-t-elle.
Sur le marché ultra-concurrentiel des infrastructures mobiles, le groupe est "décidé à se battre", notamment avec sa filiale chinoise Alcatel Shanghai Bell, mais "pas à tout prix. Nous sommes prêts à laisser filer certains contrats s'ils s'avèrent trop coûteux", affirme la dirigeante.
Pat Russo estime qu'après un premier trimestre qui "s'annonce encore difficile, nous commencerons à récolter les fruits de la fusion dès 2007". Son objectif étant de renouer dès que possible "avec une croissance au moins égale à celle du marché, que nous estimons à 5%".
Malgré le maintien du montant du dividende 2006, les actionnaires semblent douter de ce calendrier optimiste, alors que l'action Alcatel a reculé de 7% depuis le 1er janvier.
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