Artprice.com : de la naissance du surréalisme

13/02/2007 - 14:24 - Boursier.com

Dali sculpteur

La naissance du surréalisme correspond à l'émergence de la psychanalyse freudienne dans les années 20, explique Art Market Insight, agence d'Artprice, dans une récente étude. Quelques artistes s'interrogent sur l'inconscient et se proposent "d'exprimer le fonctionnement de la pensée", selon les termes manifestes d'André Breton, le mentor du groupe, rappelle l'agence d'Artprice. En 1924, année fondatrice du mouvement, Breton s'intéresse aux objets tridimensionnels et propose de fabriquer "des objets que l'on n'aperçoit qu'en rêve". Six ans plus tard, Dali applique sa propre méthode paranoïa-critique à la construction d'objets, créant de nouvelles images délirantes, totalement surréalistes, selon Art Market Insight. Le marché de Salvador Dali est d'une rare densité : sur l'année 2006, près de 900 oeuvres de l'artiste ont été proposées aux enchères, dont plus de 370 sculptures, détaille Artprice. Le marché est ainsi inondé par ses sculptures autant que par ses gravures. Pour opérer le bon choix, l'amateur doit être attentif au nombre d'exemplaires tirés, à la qualité de la fonte et à sa date, conseille l'agence. La majorité des sculptures de Dali sont réalisées en bronze et le nombre de tirages pour une même oeuvre détermine en grande partie son prix : la rareté de l'oeuvre accroît son appréciation. Traditionnellement, les sculptures sont tirées à 8 exemplaires, mais certaines sont produites à 300, voire à plus de 400 exemplaires. La cote chute pour ces gros tirages, d'autant qu'ils s'avèrent souvent être des fontes tardives. Le collectionneur s'oriente en priorité sur les fontes du vivant de l'artiste (antérieures à 1989), qui offrent une patine plus riche et plus nuancée que les fontes récentes, juge Artprice. L'acheteur appuie aussi son choix sur la notoriété du fondeur, Valsuani en tête. En fonction de ces critères et de la dimension de l'oeuvre, les sculptures affichent une amplitude de prix abyssale, qu'il est possible d'illustrer avec le sujet le plus connu de la sculpture 'Dalinienne' : sa vision paranoïa-critique de la Vénus de Milo. Dali détourne la Vénus de Milo en 1936 en donnant une interprétation au premier degré de Freud qui évoque "les tiroirs de l'âme humaine". Il multiplie les jeux surréalistes avec ce sujet et sa version la plus célèbre est une Vénus antique dont le corps est affublé de tiroirs à pompons. Dali en réalise de différentes tailles, dont la plus petite version (environ 20 cm) s'échange entre 1.500 et 2.000 euros en ventes publiques. Pour une version un peu plus grande (environ 35 cm), tirée à 499 exemplaires, il faut compter entre 3.000 et 5.000 euros en moyenne, et tripler cette fourchette d'estimation pour le même sujet de 70 cm environ réalisé par la fonderie Valsuani à 99 exemplaires. Plus rare, une fonte à la cire perdue de Valsuani limitée à 8 exemplaires, de 114 cm de hauteur, s'échange entre 70.000 et 120.000 euros, selon l'agence d'Artprice. Outre l'impact de la dimension de l'oeuvre sur la cote, les qualités intrinsèques de la pièce sont "incontournables", selon l'agence. Ainsi, une Vénus aux tiroirs de moins d'un mètre décrochait plus de 330.000 euros en décembre 2000 : les enchérisseurs furent séduits par l'ancienneté de la fonte (1964) et par les finitions peintes qui lui donnait un caractère singulier, constate Art Market Insight.



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