IPSOS recule de 3,7%, la croissance organique 2006 a déçu

15/02/2007 - 10:00 - Option Finance

(AOF) - Ipsos (-3,73% à 26,89 euros) affiche le deuxième plus fort repli du marché SRD, affaibli par une croissance organique largement inférieure à son objectif. Le spécialiste des études par enquête accumule décidément les contre-performances. En novembre, Ipsos avait indiqué que finalement son taux de marge opérationnelle ne progresserait pas en 2006. Ipsos avait alors invoqué le ralentissement de sa croissance, le coût croissant des plans de stock-options et d'actions gratuites et les coûts non récurrents liés, entre autres, à la mise en oeuvre de la fusion d'Ipsos UK et de MORI au Royaume Uni. Attendue à plus de 8%, la croissance organique d'Ipsos est finalement ressortie à 6,5%. Ipsos a expliqué cette croissance décevante par la poursuite du développement des systèmes de collecte de données online et les transferts de budgets de l'Europe vers les pays émergents. "Ces deux phénomènes ont en commun de créer un effet déflationniste dans un marché qui est resté dynamique", a précisé le groupe. Ce dernier a souligné que sa croissance s'avérait cependant supérieure à celle du marché, qui a atteint 5%. En revanche, Ipsos a maintenu sa prévision d'une marge opérationnelle 2006 du même ordre qu'en 2005, soit 8,9%. Le groupe précise que retraitée d'éléments exceptionnels tels que les coûts de restructuration liés à la fusion d'Ipsos UK et de MORI, et d'autres éléments non récurrents, elle sera en amélioration sensible, marquant ainsi sa détermination et sa capacité à la faire progresser de façon structurelle au cours des prochaines années. Pour 2007, Ipsos prévoit une progression du marché de l'ordre de 5%. L'objectif d'Ipsos est d'atteindre une croissance organique largement supérieure à celle du marché, et plus forte que celle de 2006, et de poursuivre de façon très significative l'amélioration de ses marges. Suite à l'avertissement de novembre, ABN Amro et ING avaient abaissé leur recommandation sur Ipsos d'Achat à Vendre, tandis que début janvier, Morgan Stanley a démarré le suivi du titre à Sous-pondérer. Au total, les analystes sont partagés sur la valeur. (C.J) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Fondé en 1975, Ipsos est spécialisé dans les études par enquêtes. Son chiffre d'affaires se répartit entre cinq métiers : les études marketing (plus de la moitié du chiffre d'affaires), les études publicitaires (22,8% du CA), les études médias (7% du CA), les études de satisfaction de clientèle (8,5% du CA) et enfin les sondages d'opinion (7,2% du CA). En 2005, Ipsos s'est lancé dans des acquisitions comme celles du britannique Mori, première société indépendante dans le domaine des études au Royaume-Uni, d'Understanding aux Etats-Unis et de Camelford Graham au Canada. Par ces achat, il renforce sa position de leader mondial des études par enquêtes, un segment qui croît plus fortement que l'ensemble du marché des études.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe compte parmi ses clients de grands " consommateurs " d'études, c'est-à-dire les groupes présents dans les produits de grande consommation, mais aussi les groupes de télécommunication et de technologie. - Doté d'une excellente réputation, le groupe est également avantagé par la stabilité et la qualité de son management. - Ipsos est une société sécurisante pour les investisseurs, en raison de sa moindre exposition à la conjoncture publicitaire. - Le groupe entend poursuivre ses opérations de croissance externe ciblées, en vue de se renforcer dans l'un de ses cinq métiers et/ou de compléter sa couverture géographique (notamment en Amérique du Nord, en Europe Centrale et en Asie). Il vise un chiffre d'affaires de 1 milliard en 2007.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe, qui réalise 50 % de son chiffre d'affaires hors d'Europe dont 44 % en Amérique du Nord et Amérique Latine, est exposé au dollar. - Le marché des études reste petit au niveau mondial, et sa taille est minime par rapport à celui de la publicité.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le secteur de la communication hors média échappe à la baisse des investissements publicitaires, mais dépend des investissements des entreprises, qui eux, évoluent en fonction de la conjoncture économique. - Par ailleurs, un mouvement de concentration dans ce secteur très atomisé pourrait conférer au titre un intérêt spéculatif dans la mesure où le flottant du groupe dépasse les 50 %.