La meilleure défense contre une tentative de prise de contrôle hostile, c'est l'excellence de la performance financière qui fait gonfler la valorisation et fidélise les investisseurs. Telle était la théorie développée par le patron de Danone, Frank Riboud, au plus fort de la rumeur prêtant à Pepsico l'intention de lancer un raid sur le groupe français à l'été 2005. Déjà à la tête d'un copieux capital confiance et d'un bilan économique flatteur à l'époque, Danone n'a fait qu'améliorer, depuis, la qualité de sa performance, au point d'en faire une sorte d'exception dans un secteur plutôt placide à l'habitude. Un exemple aussi, puisque le géant Nestle, concurrent de la société créée par Antoine Riboud dans plusieurs spécialités, lui a parfois emboîté le pas, stratégiquement, pour entamer avec succès sa mue.
Les comptes 2006 publiés aujourd'hui montrent encore une fois que la stratégie mise en place porte ses fruits : Danone progresse plus vite que ses concurrents sur ses principaux marchés, tout en améliorant ses résultats à un rythme supérieur. En 5 ans, la capitalisation boursière est passée de 13 à 32 Milliards d'Euros. Pour l'exercice en cours, le groupe table sur 6 à 8% de croissance et sur une amélioration de la marge de 20 points de base. Le marché apprécie en fin de matinée : l'action gagne 3,7% non loin des 125 euros. Mais attention ! La contrepartie de cette excellence et du niveau de valorisation désormais élevé est connue : à la moindre anicroche, la sanction boursière risque d'être sévère. Optimisme teinté de vigilance, donc...
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