La loi de privatisation de Gaz de France sera-t-elle soumise aux députés avant l'été, comme prévu ? Rien n'est moins sûr, estime ce matin le quotidien 'Les Echos', citant des parlementaires de l'UMP, pour lesquels "le scénario d'une première lecture au Palais-Bourbon avant les vacances parlementaires n'est plus d'actualité"... Rappelons que l'adoption de cette loi est une condition sine qua non à la fusion prévue entre les deux groupes d'énergie. Un retard dans le processus pourrait ainsi relancer les spéculations d'une offre de l'électricien italien Enel sur Suez estiment certains observateurs...
Hier, le Premier ministre Dominique de Villepin s'est engagé à organiser "dans les 3 prochaines semaines" un débat au Parlement, mais le calendrier semble difficilement tenable, à moins d'envisager une prolongation de la session parlementaire au-delà du 30 juin.
Derrière la question du calendrier se profilerait en réalité l'inquiétude des parlementaires UMP et du gouvernement face au risque de mouvements sociaux : le texte, qui permet de privatiser Gaz de France, entérine aussi l'ouverture complète des marchés de l'énergie au 1er juillet 2007. Alors que les prix de l'énergie dérégulée ont explosé en 2005 en France (+48%), la révolte gronde non seulement chez les syndicats du secteur (qui appellent à la grève le 20 juin), mais aussi chez les clients industriels, qui se plaignent de la hausse de leurs coûts énergétiques...
En attendant, les dirigeants de Gaz de France et de Suez espèrent toujours, de leur côté, pouvoir boucler leurs opérations de fusion "vers la fin de l'année".
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