SAINT-GOBAIN et Owens s'allient dans le Renforcement et les Composites

21/02/2007 - 08:43 - Option Finance

(AOF) - Saint-Gobain et Owens Corning ont conclu un accord par lequel ils prévoient d'apporter leurs activités respectives de Renforcement et Composites à une société commune dénommée "OCV Reinforcements". Les activités de Saint-Gobain objet de l'accord sont une partie de l'entité connue sous le nom de Vetrotex. La société commune fera profiter ses clients des meilleures technologies, d'un portefeuille de produits élargi et d'une couverture géographique plus étendue. Le 27 juillet 2006, Owens Corning et Saint-Gobain avaient annoncé conjointement qu'ils envisageaient de mettre en commun leurs activités respectives de Renforcement et Composites, créant un acteur mondial de premier plan dans les produits de renforcement et les composites, avec un chiffre d'affaires d'environ 1,5 milliard d'euros et 10 000 salariés. L'accord signé le 20 février se traduit par la création d'une société commune dans laquelle Owens Corning détiendra 60% du capital et Saint-Gobain 40%. Après une période de quatre ans au minimum, Saint-Gobain aura l'option de vendre sa participation à Owens Corning et Owens Corning d'acquérir celle-ci. Cette opération, qui a été approuvée par le Conseil d'administration de chacune des deux sociétés, devrait être finalisée mi 2007 sous réserve des autorisations des autorités de concurrence compétentes. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Saint-Gobain est un groupe industriel organisé en cinq pôles opérationnels: la distribution bâtiment, les matériaux haute performance (céramiques & plastiques, abrasifs et renforcement), le vitrage, le conditionnement et les produits pour la construction (matériaux de construction, isolation et canalisation). Saint-Gobain est de plus le premier verrier mondial. Présent dans 49 pays à travers le monde, Saint-Gobain est l'un des cent premiers groupes industriels mondiaux. En 2005, au terme d'une bataille acharnée de quatre mois, Saint-Gobain a finalement réussi son OPA sur le numéro un mondial du placoplâtre, le britannique BPB, pour un montant de 5,8 milliards d'euros. Il s'agit de la plus importante acquisition de son histoire. Ce leader mondial des matériau, véritable poids de lourd de 35 milliards d'euros -capitalisation et dettes comprises-, a suscité de nombreuses spéculations en 2006. Une rumeur de rachat par Lafarge puis de Leverage Buy Out (LBO) lancé par un fonds d'investissement avait déjà dopé le titre en 2006. Deux opérations qui n'ont jamais eu lieu.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Les résultats 2006 du groupe devraient être en forte croissance, ce qui ne semble pas totalement pris en compte par le marché. - Pierre-André Chalandar devrait devenir directeur général du groupe en 2007, succédant ainsi à Jean-Louis Beffa. Les analystes espèrent du nouveau management une meilleure discipline financière et la création de valeur. - Après plusieurs années de croissance faible, certaines activités du groupe, comme la distribution, ont atteint une taille critique et pourraient commencer à créer de la valeur. - Saint-Gobain est la cible idéale pour une OPA grâce à sa faible valorisation, son importante génération de cash flow et la facilité qu'il y aurait à le dépecer. Le groupe fait d'ailleurs l'objet de rumeurs récurrentes. - Une large diversification de ses activités et la variété de ses marchés finaux (automobile, bâtiment, aménagement de la maison, etc.) rend Saint-Gobain moins sensible aux aléas économiques et lui assure une certaine récurrence des revenus. - L'intégration de BPB devrait améliorer les performances financières de Saint-Gobain, car le plâtrier est plus rentable et croît plus vite que la branche isolation du groupe français.

Les points faibles de la valeur

- La capitalisation boursière de Saint-Gobain, qui s'élève à 24,1 milliards d'euros, constitue une barrière importante à une OPA. - Saint-Gobain doit faire face à la hausse des coûts énergétiques. - La dette de Saint-Gobain est montée à 12,8 milliards d'euros après l'acquisition du britannique BPB fin 2005, soit 115 % des fonds propres, contre 57 % auparavant. Saint-Gobain s'est donné dix-huit mois pour céder des actifs. Elle est actuellement toujours de plus de 11 milliards d'euros.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les cours des matières premières qui sont à la base des produits de Saint-Gobain doivent être surveillés. - L'évolution du cours de Saint-Gobain est liée à celle du secteur de la construction. Il faut donc suivre de près les indicateurs du bâtiment (mises en chantiers, permis de construire.). - De manière plus spécifique l'évolution des risques liés à l'amiante (dépôts de plaintes, changement de la législation aux Etats-Unis) est à surveiller.