La rivalité entre Enel et Gaz de France s'accroît de jour en jour. L'électricien italien, qui s'oppose à la fusion entre GDF et Suez, a gagné un point sur un autre terrain, hier. Enel a en effet été choisi comme repreneur de l'électricien roumain Electrica Muntenia Sud (EMS), occasionnant une amère déception à Gaz de France, qui avait misé gros sur ce dossier. Le groupe gazier français, qui dispose déjà d'une participation minoritaire dans un autre groupe roumain, Distrigaz Sud, souhaitait se renforcer dans ce pays avec une offre combinée gaz/électricité. Au final, Enel lui a donc soufflé l'affaire, en proposant 820 Millions d'Euros pour acquérir les 67,5% d'EMS cédés par le gouvernement roumain.
Pour ne rien arranger, cet échec en Roumanie a coïncidé avec une nouvelle charge d'Enel contre la fusion prévue entre GDF et Suez. L'italien a indiqué lundi avoir envoyé le 1er juin un dossier à la Commission européenne, pour réitérer ses griefs contre l'opération, et dénoncer la situation de quasi-monopole qu'aurait le nouvel ensemble en Belgique. Enel, qui préparait une offre sur Suez avant l'annonce précipitée de la fusion franco-française, fin février dernier, laisse planer depuis le doute sur sa volonté de déclencher une offre hostile sur le groupe de services collectifs.
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