"Sans une politique concertée et des réformes fiscales, la population française vieillissante provoquera une forte pression sur les finances publiques et la notation souveraine de la France", selon une étude publiée aujourd'hui par Standard & Poor's. L'hexagone fait pour l'heure partie du club des nations bénéficiant d'une "AAA", soit le plus haut degré de fiabilité de l'agence de notation, et conserve une perspective "Stable".
Le bureau d'études souligne qu'en l'absence de réforme, le coût des dépenses liées à l'âge représentera 27,4% du PIB en 2050 contre 22,8% en 2005. Il s'ensuivra, à compter de 2020, une flambée du déficit public et de la dette à l'horizon 2050, puisqu'ils représenteront respectivement 16 et 223% du PIB. Autant dire, précise S&P, des niveaux complètement incompatibles avec un "triple A". Si la situation était inchangée, la notation souveraine de la France tomberait à "A" d'ici 2020.
"Ce scénario n'est pas une prédiction de S&P", précise l'agence, mais "une simulation qui met en avant l'importance des tendances de dépenses liées à l'âge comme facteur d'évolution de la qualité crédit souveraine". En réalité, il paraît hautement improbable à l'analyste que les gouvernements permettront à la dette et à la charge du déficit de rester hors de contrôle.
La France a cependant débuté des réformes du côté des retraites et des soins qui contribueront à améliorer la situation, poursuit l'agence, qui précise que sans les réformes entamées en 2000, la dette de la France aurait approché 300% du PIB à l'horizon 2050 (contre 223% donc dans le scénario actuel).
"En d'autres termes, les mesures déjà prises ont réduit le scénario de dette de milieu de siècle d'un quart environ", mais "à n'en pas douter, il reste beaucoup de travail à accomplir". S&P attend de nouvelles réformes après les présidentielles de 2007.
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