Dans son dernier Bulletin Economique, Euler Hermes SFAC juge que 2007 est une année charnière pour le secteur aéronautique français, avec en toile de fonds la restructuration industrielle d'Airbus. Le numéro un de l'assurance crédit sur le marché français s'est intéressé au "tissu productif français face aux enjeux de la compétitivité internationale".
L'analyste rappelle que l'avionneur, même s'il n'a pas encore détaillé son plan "Power8", a déjà prévu de réduire de 80% le nombre de ses fournisseurs dits de "rang 1" d'ici à 2010, tout en augmentant son approvisionnement dans les pays à bas coûts. "Le lancement de l'A350XWB, entériné le 1er décembre 2006, préfigure des futures relations entre EADS et son réseau de sous-traitance : le groupe souhaite externaliser le tiers (2,7 MdsE) du coût de développement de l'appareil vers des partenaires à risque qui interviendraient 18 mois plus tôt dans la chaîne du produit, notamment pour gérer la partie externalisée de la fabrication de cellule d'avions, qui passerait de 30 à 50%", explique Euler Hermes SFAC, qui joute que ceux qui souhaitent rester fournisseurs de rang 1 seront invités à prendre en charge des sous-ensembles plus importants et réorganiser autour d'eux le tissu industriel, avec l'obligation d'avoir une taille critique et une assise financière importante pour le développement des programmes en risk-sharing.
"Pour les autres, la solution passe par la concentration, l'innovation et la diversification, les PME sous-traitantes restant encore trop dépendantes du seul client Airbus", souligne les auteurs de l'étude, qui pointent un "risque de fragilisation du tissu industriel", d'autant que les déboires de l'A380 ont étendu les délais de croissance, décalé les investissements et alourdi les besoins en fonds de roulement.
Euler Hermes SFAC juge cependant qu'il ne faut pas noircir outre mesure le tableau : Airbus a déjà annoncé qu'il livrerait au pire entre 420 et 430 appareils, autant qu'en 2006, cette année. "Tout dépendra de l'augmentation prévue des cadences de l'A320 (près de 80 % des livraisons d'Airbus) qui passeraient progressivement de 34 à 36 puis 38 appareils par mois afin de compenser les retards de l'A380. Un défi de plus à relever pour l'ensemble des acteurs en présence", conclut l'assureur crédit.
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