Officiellement, Jacques Chirac et Angela Merkel, qui se rencontrent aujourd'hui, n'aborderont pas le fond du plan de restructuration d'Airbus. Officiellement. On voit cependant mal comment les deux dirigeants pourraient éviter la pierre d'achoppement qui menace tout l'équilibre économique de la collaboration franco-allemande. Selon plusieurs sources, le président français voudrait cependant jouer l'apaisement, tandis que Berlin entend défendre fermement ses positions. La rumeur veut également que le plan "Power8" ne subisse finalement que des "ajustements", des concessions envers l'Allemagne principalement. Il pourrait ainsi être présenté dès la semaine prochaine, ce qui éviterait à Airbus et ses salariés de naviguer à vue plus longtemps.
Airbus restera cependant en convalescence, car le plan, même remanié, devrait provoquer des remous de part et d'autre du Rhin dans les prochaines semaines. Tout l'art du président Louis Gallois et des ses patrons chez EADS sera alors de prouver que les dirigeants issus de chaque pays rament dans la même direction. Une tâche ardue car le "conflit" a laissé des traces au sein de l'entreprise, entre salariés français et allemands. Selon 'La Tribune' ce jour, les opérations pourraient également être compliquées par le départ éventuel du numéro deux d'EADS, Jean-Paul Gut, de tous les combats jusque-là mais qui semble, cette fois, lassé de la situation.
La rencontre Chirac / Merkel, si elle ne touche pas au fond du problème EADS, reste cependant capitale pour les relations économiques entre les deux pays. Jusque-là, les difficultés ont été surmontées, malgré plusieurs dossiers brûlants en leur temps : la méthode de sauvetage d'Alstom avait ulcéré Siemens il n'y a pas si longtemps, tandis que la prise de contrôle du laboratoire Aventis, à moitié allemand, par Sanofi dans une sorte d'opération "arroseur arrosé", n'avait pas été du goût de Berlin.
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