LAFARGE grimpe après sa publication annuelle

23/02/2007 - 10:25 - Option Finance

(AOF) - Lafarge gagne 1,61% à 121,51 euros dans le sillage de sa publication annuelle. Le chiffre d'affaires du spécialiste des matériaux de construction s'est inscrit en hausse de 17% (+14% en organique) à 16,9 milliards d'euros, et le résultat d'exploitation courant en progression de 23% à 2,77 milliards d'euros, en ligne avec les attentes de Cheuvreux. Les objectifs émis par la direction pour 2007 et 2008 ainsi que le programme de rachat d'actions à hauteur de 500 millions d'euros en 2007 ont constitué autant de bonnes nouvelles. Les brokers sont tentés de revoir à la hausse leurs estimations. Le bénéfice net du groupe Lafarge s'est établi à 1,37 milliard d'euros en 2006, contre 1,31 milliard attendu par Cheuvreux et 1,30 milliard prévu par Fideuram Wargny. La marge opérationnelle s'est améliorée de 0,9 point à 16,4%. L'exercice du spécialiste des matériaux de construction a été marqué par le lancement du plan stratégique Excellence 2008, l'acquisition des minoritaires de Lafarge North America et la cession de l'activité Toiture. D'autre part, le groupe a bénéficié d'une conjoncture favorable sur ses principaux marchés. Bruno Lafont, directeur général du groupe, est "particulièrement confiant pour l'avenir, et nos objectifs de croissance du résultat net par action de 10% par an en moyenne entre 2005 et 2008 et d'amélioration du retour sur capitaux engagés pour atteindre 10% en 2008 devraient être dépassés". En 2006, le taux de retour sur capitaux engagés s'est établi à 9,4% contre 8,5% fin 2005. Le résultat net par action a bondi de 23% à 7,86 euros. Lafarge propose d'augmenter le dividende par action de 18% pour le porter à 3 euros. Cheuvreux réitère son opinion de Surperformance du titre Lafarge avec un objectif de cours de 125 euros. Le bureau d'études va revoir à la hausse ses prévisions pour 2007 pour prendre en compte les objectifs émis par le groupe. Fideuram Wargny confirme son conseil de Conserver le titre en portefeuille avec un objectif de cours de 104,5 euros. (A.C-F) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, plâtre. Il est ainsi le numéro un mondial dans le ciment (principale activité du groupe, avec près de la moitié du chiffre d'affaires total), numéro deux mondial dans les granulats et béton et enfin numéro trois mondial dans le plâtre. Le groupe emploie 80000 personnes réparties dans 76 pays. Le 3 décembre 2005, le groupe a annoncé la cession de sa filiale toiture, leader mondial dans le domaine, à PAI Partners pour 2,4 milliards d'euros. Présente dans le capital du cimentier français depuis février 2006 à hauteur de 6,5%, la holding d'Albert Frère a franchi le 27 décembre 2006, le seuil de 15% des droits de vote de Lafarge. Une prise de participation faisait suite à la sortie d'Albert Frère du capital d'Eiffage, groupe de construction et d'exploitation d'autoroutes dont il possédait 6,1% du capital.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, et plâtre. Le groupe bénéficie également de sa présence géographique sur tous les continents, ce qui lui permet de lisser les à-coups conjoncturels. - Compte tenu de ses fortes positions, Lafarge peut tenter de répercuter auprès de ses clients ses hausses de coûts. - Le groupe peut se prévaloir d'une trésorerie solide lui permettant d'envisager des acquisitions de petite et moyenne taille. - Fin 2006, la montée au capital à hauteur de 15 % d'Albert Frère (GBL), un actionnaire réputé exigeant, a été bien accueillie par le marché. - Le dossier Lafarge présente un aspect spéculatif en raison de l'émiettement du capital du groupe dans une optique de consolidation du secteur. - La branche toiture a vu sa marge d'exploitation se détériorer fortement en 2005. L'annonce de la cession de cette activité a été bien accueillie par les investisseurs. Cette vente va permettre d'accroître les capitaux disponibles et d'améliorer l'endettement qui découle de cette opération.

Les points faibles de la valeur

- La hausse du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30 % des coûts de production du ciment, ainsi que celle des prix du transport pèse sur la rentabilité du groupe. - Une légère baisse du bénéfice par action pourrait intervenir en 2008, compte tenu du ralentissement de l'activité aux Etats-Unis et de l'effet sur les marges.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30 % des coûts de production du ciment. - L'appréciation de l'euro face au dollar est pénalisante même si les recettes en dollars sont adossées à des coûts en dollars. - Lafarge pourrait un jour manifester le désir de prendre le contrôle du portugais Cimpor dont il détient 12,6 %. Le groupe a d'ailleurs lancé début février 2006 une offre de rachat des minoritaires (47 %) de sa filiale américaine Lafarge North America.