(AOF) - Nouveau coup de théâtre dans le secteur de l'électricité. A la surprise générale, l'italien Enel a annoncé mardi soir avoir pris une participation de 9,9% dans le capital d'Endesa. La bataille engagée par l'allemand E.ON, il y a plusieurs mois, semblait pourtant toucher à sa fin après le retrait de Gas Natural. Mais l'arrivée d'Enel pourrait tout remettre en cause. Enel a acquis les titres sur le marché au prix de 39 euros, contre un dernier cours coté de 38,12 euros. Cette annonce porte le titre Enel en baisse de 3,08% à 7,865 euros. E.ON chute de 4,40% à 98,71 euros. L'électricien italien offre donc 39 euros par titre, ce qui est supérieur à l'offre définitive d'E.ON de 38,75 euros. Selon des sources proches du dossier, Enel ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et souhaiterait monter jusqu'à 25% du capital d'Endesa. Enel devra cependant auparavant obtenir l'aval de la Commission nationale de l'énergie pour franchir le seuil de 10%. L'arrivée de l'italien est vue d'un bon il par Acciona, le groupe de BTP actionnaire majoritaire d'Endesa avec 21% du capital, qui depuis le début lutte contre le projet d'E.ON. En effet, Enel pourrait, lors de l'assemblée générale du 20 mars, barrer la route d'E.ON en s'opposant au changement de statut d'Endesa demandé par l'allemand. Actuellement, les droits de vote des actionnaires sont limités à 10% quel que soit le nombre de titres détenus. Enel a déboursé 4,1 milliards de dollars pour acquérir 9,9% du capital d'Endesa, ce qui en fait son plus gros investissement à l'étranger actuellement. Selon un broker, Il s'agit pourtant d'une stratégie à haut risque qui pénalisera à court terme le cours du titre, estimant qu'il faudrait qu'Enel atteigne 25% du capital pour y remédier. L'italien n'a fait aucun commentaire sur son concurrent allemand E.ON alors même que sa nouvelle position lui confère un rôle d'arbitre qui pourrait donc être fatal à E.ON. Une inquiétude qui se traduit sur les marchés par un repli important, de 4,80% à 98,29 euros, de l'allemand. Pour sa part, l'électricien espagnol a vu sa cotation suspendue hier soir par l'autorité des marchés espagnol, la CNMV. (C.F)