Carrefour va-t-il se séparer de tout ou partie des murs de ses magasins ? L'irruption du fonds Colony Capital et de Groupe Arnault dans le capital du distributeur a en tout cas braqué les projecteurs sur le patrimoine immobilier du groupe, qui pourrait sans doute être mieux valorisé.
Pour l'instant, la direction se montre prudente sur ce dossier, tout en n'excluant pas une cession partielle : "je ne connais aucun grand distributeur qui ne maîtrise pas une grande partie de ses actifs immobiliers", a déclaré José Luis Duran, président du directoire de Carrefour, hier, à l'occasion de la présentation des résultats 2006. Il a toutefois reconnu que l'immobilier "peut être un bon levier de création de valeur dans le futur", estimant la valeur de ces actifs entre 15 et 20 MdsE (les analystes les chiffrent plutôt entre 20 et 25 MdsE).
Rappelons que Carrefour a déjà regroupé une partie de ses actifs immobiliers dans une entité distincte, 'Carrefour Property' (murs des hypermarchés français, espagnols et italiens et des supermarchés hexagonaux). Mais un projet d'introduction en Bourse avec maintien d'une participation majoritaire, a été gelé en 2005.
Nul doute que le sujet sera à nouveau remis sur le tapis par Colony Capital, qui n'a pas l'habitude d'être un actionnaire inactif... Rappelons qu'en tant qu'actionnaire d'Accor (10%) depuis trois ans, le fonds a poussé le groupe hôtelier à céder pour plus de 1,6 MdE d'actifs immobiliers, contribuant à une meilleure valorisation de l'action Accor.
Reste que depuis deux séances, l'action Carrefour a reculé de 3,2%, les espoirs d'offre de fonds LBO s'étant à court terme envolés avec l'éviction du président du conseil de surveillance, Luc Vandevelde, mercredi, et l'annonce surprise de la nouvelle composition du capital du groupe... Le titre gagne néanmoins encore 13,6% depuis le 1er janvier.
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