Acquisition de Télé2 France par SFR : Enquête approfondie de Bruxelles

20/03/2007 - 10:28 - Option Finance

(AOF) - La Commission européenne a ouvert une enquête approfondie concernant le projet d'acquisition par SFR France (Vivendi) des activités de téléphonie fixe et d'accès à Internet de Télé2 France. Bruxelles a indiqué que cette enquête lui permettra d'examiner en détail les effets anti concurrentiels qui pourraient résulter de cette opération sur les marchés de la télévision payante en France et de s'assurer que les intérêts des consommateurs ne seraient pas négativement affectés. La Commission dispose de 90 jours ouvrables soit jusqu'au 2 août 2007 pour déterminer si la concentration entravera de manière significative une concurrence effective dans l'espace économique européenne ou une partie substantielle de celui-ci. " Une décision d'ouvrir une enquête approfondie ne préjuge pas du résultat final de la procédure ", a souligné la Commission européenne. Compte tenu de la position très forte détenue par Vivendi, via sa filiale groupe Canal+, dans l'ensemble de ce secteur de la télévision payante en France, la Commission considère, à ce stade de la procédure, que l'opération envisagée est susceptible de soulever des problèmes de concurrence de nature tant horizontale, sur le marché en aval de la distribution au détail de télévision payante, que verticale sur les marchés en amont de l'acquisition des droits de distribution des chaînes de télévision payante et de contenus audiovisuels. En particulier, l'enquête conduite par la Commission a indiqué que l'opération envisagée pourrait entraîner un affaiblissement des opérateurs ADSL, lesquels constituent le principal vecteur de concurrence dans le secteur de la télévision payante en France, et se traduire ainsi, à terme, par une hausse des prix et une détérioration de la qualité de l'offre. Pendant la première phase de l'enquête, SFR et Vivendi ont soumis une première série d'engagements en vue d'éliminer des problèmes de concurrence identifiés par la Commission. Cependant, selon la Commission, " ces engagements étaient inadéquats et insuffisants, notamment en ce qu'ils ne permettaient pas d'exclure le risque d'affaiblissement des opérateurs ADSL ". SFR et Vivendi ont alors soumis des engagements complémentaires qui, en raison de leur caractère tardif, n'ont pu faire l'objet d'une enquête de marché. En conséquence, la Commission n'a pas été en mesure d'évaluer si ces engagements complémentaires étaient de nature à éliminer les problèmes de concurrence qu'elle a identifiés. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Jean-René Fourtou, arrivé aux commandes de Vivendi Universal le 3 juillet 2002, a opéré le recentrage du groupe sur les télécommunications (Groupe Cegetel, Maroc Telecom), la télévision à péage et les films (Groupe Canal+), la musique avec Universal Music Group et les jeux vidéo avec Vivendi Universal Games. Par ailleurs, VU détient une participation de 20 % dans NBC Universal issu de la fusion de NBC et Vivendi Universal Entertainment. Après trente mois passés à la tête de Vivendi Universal, Jean-René Fourtou, désormais président du conseil de surveillance, a passé, fin avril 2005, le relais à Jean-Bernard Levy, président du directoire. En avril 2006, le groupe a pris le nom de Vivendi.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Avec 3 milliards d'euros de dettes, et un cash-flow opérationnel de près de 2,5 milliards en 2004, Vivendi a achevé son redressement après avoir frôlé le dépôt de bilan en 2002. - Vivendi détient des actifs performants dans les télécoms (Cegetel, SFR, Maroc Telecom). - VU Games qui avait cumulé 400 millions d'euros de pertes en deux ans, bénéficie de l'énorme succès de " World of Warcraft " lancé en novembre 2004. - Vivendi est relativement à l'abri du ralentissement de la conjoncture économique, en raison de sa faible exposition aux secteurs les plus cycliques comme la publicité. - Les rumeurs de rachat par le groupe Vodafone, ou de fusion avec Lagardère, soutiennent le cours de l'action. Mais les pilules empoisonnées sont nombreuses.

Les points faibles de la valeur

- Certains investisseurs doutent de la pertinence tant stratégique qu'industrielle d'être présent à la fois dans les activités Télécom et Médias. Les dirigeants vont devoir convaincre les investisseurs que le groupe de médias et de télécommunications est capable de se doter d'une stratégie de croissance pour les années à venir. - Universal Music Group doit faire face à un environnement dégradé dans le secteur du disque. Le métier est toutefois en train de trouver un nouveau modèle économique.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- La communauté financière attend que la direction du groupe dissipe les incertitudes entourant la stratégie du groupe. - Notons que le titre bénéficie également d'un intérêt spéculatif, car comme Jean-René Fourtou l'a déclaré, le risque d'une OPA de Vodafone sur Vivendi n'est pas à négliger. - Par ailleurs, on suivra l'amélioration des performances opérationnelles des différents pôles du groupe (Groupe Canal +, Universal Music Group,.). - Dans le divertissement aux Etats-Unis, les accords avec NBC stipulent que Vivendi a vocation à rester minoritaire de VUE ou à sortir soit de sa propre initiative à partir de 2007, soit de celle de NBC à partir de 2010.