Pétrole : la fièvre reprend

28/03/2007 - 15:31 - Boursier.com

Le baril flirte avec les 66$...

Nouveau branle-bas de combat sur les marchés financiers alors que le baril de pétrole revient sur des niveaux inexplorés depuis le début du mois de septembre dernier. Hier soir à Londres, une poussée de fièvre aussi brève qu'intense a porté l'or noir au-dessus des 69$ le baril en séance. Quelque peu assagi en Asie ce matin, le Brent n'en n'a pas moins conservé une orientation haussière répercutée sur le marché londonien. Dans l'après-midi, il progressait d'un peu plus de 1$ à 65,85$ sur le marché ICE (InterContinental Exchange), la bourse anglaise spécialisée dans l'énergie. Le marché pétrolier a été rattrapé par l'aléa géopolitique au Moyen-Orient. La présence américaine en Irak, malgré les tensions qu'elle continue à créer dans le pays, a jusque-là paradoxalement eu pour conséquence de rassurer les acteurs pétroliers sur la durée, notamment les autres pays du Golfe Persique. A tel point que jusqu'à une période très récente, le bras de fer opposant l'Iran à la communauté internationale n'avait finalement qu'un poids relatif sur les cours pétroliers. L'hiver clément dans l'hémisphère nord, les tensions au Venezuela ou au Nigeria faisaient même ces derniers mois réagir plus vivement le baril que les événements du Golfe. Le déclencheur de la remontée du baril, ces derniers jours, a été constitué par l'arrestation de 15 militaires de la marine britannique, soupçonnés par l'Iran d'avoir violé ses eaux territoriales. Le ton est monté rapidement Téhéran et Londres qui cherche toujours actuellement à récupérer ses marins après avoir rompu toute autre discussion bilatérale. Ajoutons à cela des manoeuvres américaines d'envergure dans le Golfe et des craintes de voir la Grande-Bretagne tenter un "coup de main" pour délivrer sa troupe, et l'on se retrouve avec une tension démultipliée. Ce sont d'ailleurs des rumeurs d'échange de tirs entre les marines américaine et iranienne hier soir qui ont brièvement fait flamber le prix du baril de 5$ en quelques minutes. Après un retour au calme relatif, des opérateurs redoutent désormais que Londres ne cherche à intervenir par la force si la solution diplomatique échoue. Il n'en fallait pas plus pour que la "prime Moyen-Orient" sur le pétrole, un peu vite enterrée, ne refasse son apparition. Le baril de Brent a désormais repris 28% depuis le plancher 2007 du 16 janvier (51,31$). Il est certes en dessous de son sommet historique du 8 juillet 2006, lorsqu'il avait plafonné en séance à 79,63$, mais il reste à des niveaux très élevés puisque sa moyenne sur les 5 dernières années est proche de 43$. Quant à connaître l'orientation future de l'or noir, le retour d'un aléa aussi important ouvre la voie à tous les scénarii. S'ils n'avaient pas eu à se pencher sur la situation aux Moyen-Orient, les marchés financiers se seraient concentrés sur la demande d'essence américaine à l'approche de la période des grands week-ends de mai et des vacances estivales, coup d'envoi de la "driving season", les beaux jours qui poussent les américains à ressortir leurs voitures.



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