La campagne présidentielle 2007 est décidemment une campagne originale. Elle est d'abord consensuelle sur le diagnostic posé. Les principaux candidats s'accordent sur les priorités : il faut favoriser la croissance, créer davantage d'emplois, réformer les retraites, améliorer la formation et l'enseignement, reprendre sa place en Europe. Sans l'avouer, elle est également consensuelle sur la marge de manuvre dont disposera le prochain président. Chacun voit bien que, s'il entend réussir, il devra commencer par s'attaquer au carcan législatif et réglementaire qui bride la société plutôt que de lancer un nouveau train de dépenses publiques que le niveau d'endettement actuel interdit. D'où cette grande sagesse des électeurs, qui hésitent véritablement entre trois prétendants, comme si cette élection était un choix de vie, presque la validation d'un couple : le nouveau président aura-t-il la volonté et le courage de faire les réformes nécessaires ? Aura-t-il l'art et la manière, tant cette société française est difficile à réformer ? Un risque demeure toutefois : que pour se départager, les prétendants visent le vote instinctif ; celui que l'on obtient, presque à coup sûr, en manipulant des symboles surannés.
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