La direction d'Eiffage s'est fait taper sur les doigts par l'AMF ! Le gendarme de la Bourse l'a en effet enjointe de restituer aux salariés du groupe de BTP, qui détiennent 22,4% de son capital, la liberté de négocier leurs titres avant l'Assemblée générale de mercredi.
'Les Echos' publient ce matin une note adressée vendredi soir aux salariés par Béatrice Breneol, administratrice représentant le personnel. Elle écrit qu'à 'la demande de l'AMF, le conseil d'administration réuni ce jour a décidé de mettre fin à la suspension des rachats et des souscriptions des actions Sicavas Eiffage 2000' (le véhicule regroupant une grande partie des titres du personnel).
La direction, en butte à l'assaut du groupe de BTP espagnol Sacyr Vallehermoso, avait bloqué depuis le 28 mars les actions détenues par les salariés. Un geste interprété comme une défense face à Sacyr, qui détient désormais 33,2% du capital d'Eiffage, et revendique 5 postes au conseil d'administration.
L'arrivée de nouveaux actionnaires espagnols, confirmée ou non, dans le groupe, a rendu l'équipe dirigeante très nerveuse et laisse augurer des annonces-surprise d'ici à l'AG.
Les multiples spéculations ont conduit l'AMF a ouvrir une enquête sur les mouvements du titre Eiffage, qui a flambé en Bourse ces dernières semaines. Malgré un repli la semaine dernière (-8,3% en 5 séances), le cours de l'action a bondi de plus de 55% depuis le 1er janvier et gagne plus de 80% depuis un an. De nombreux analystes estiment que le troisième groupe de BTP français est désormais largement surévalué par rapport à ses fondamentaux.
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