INTERVIEW / Guillaume Rigeade (Sinopia Asset Management)

29/06/2006 - 09:59 - Option Finance

Fonds obligataire indexé sur l'inflation, Oblig Inflation C, créé il y a plus de six ans, figure parmi les premiers de sa catégorie S&P sur 1, 3 et 5 ans. Lancé en janvier 2000, Oblig Inflation C est l'un des plus anciens fonds obligataires zone euro indexés sur l'inflation. Géré depuis sa création par Guillaume Rigeade, cet OPCVM d'une vingtaine de lignes retient majoritairement des émissions d'Etats et quelques papiers de semi-gouvernementaux.

L'approche du fonds

Au même titre qu'une obligation d'Etat classique, l'obligation indexée à l'inflation est composée d'un nominal remboursé à l'échéance et d'un coupon versé annuellement. La différence fondamentale réside dans le fait que ce nominal varie à la hausse ou à la baisse sous l'effet de l'indice des prix, étant précisé que seul un contexte déflationniste pourrait infléchir ce nominal. L'allocation du portefeuille s'articule autour d'émissions de l'Etat français à hauteur de 46%. "En 1998, la France a été le premier pays à émettre des obligations indexées sur l'inflation domestique, les OATi, et à lancer trois années plus tard, les OATei, des papiers indexés sur l'inflation de la zone euro. Nous détenons ces deux types d'émission", explique Guillaume Rigeade. L'Italie représente l'autre grande poche du portefeuille, avec 22% de BTPei (indexation inflation de la zone euro), s'en suit la Grèce (6% de GGBei), et l'Allemagne (4%) qui vient de créer en avril de cette année, des DBRei, émissions également indexées sur l'inflation de la zone euro.

Stratégie d'investissement

Au total, le fonds contient 78% d'obligations d'Etat, le solde étant dédié aux émissions non gouvernementales issues de grandes institutions comme, entre autres, la Cades (Caisse d'amortissement de la dette sociale), en charge de la gestion de la dette de la Sécurité sociale, Alis, un opérateur chargé de la concession d'une partie du réseau autoroutier, le Réseau ferré de France, gestionnaire des infrastructures ferroviaires, ou encore son homologue italien ISPA. "Cette diversification des actifs, par le recours à des papiers de semi-gouvernementaux, permet d'impacter la duration du portefeuille". Ainsi, le titre de la Cades est à échéance 2006, tandis que celui d'Alis affiche une maturité de 30 ans. Globalement, la maturité d'Oblig Inflation C est à 33% à 30 ans, 23% à 20 ans et 24% à 10 ans. "Nous avons depuis longtemps adopté une duration inférieure à celle de l'indice, en nous positionnant sur une remontée des taux. Or, les marchés obligataires ont continué à fortement progresser, ce qui explique la légère sous-performance de notre fonds par rapport à son benchmark, sur 3 et 5 ans. En revanche, depuis l'été dernier, les taux se sont fortement tendus, d'où la surperformance de Oblig Inflation par rapport au marché". Les différents positionnements sur la courbe des taux permettent au gérant de générer de la performance. "Nous sommes dans un risque inflationniste dissymétrique, développe Guillaume Rigeade. Aujourd'hui, l'inflation sur la zone euro reste relativement contenue, et inférieure à 2,5%. Les anticipations du marché sont proches de 2,15%. Mais sur le long terme, on pourrait assister à une forte accélération inflationniste, au regard notamment de l'évolution démographique sur la zone, mais également d'un environnement macroéconomique mondial qui devra compter avec une forte demande sur les matières premières. Etre investi sur ce type d'obligations a donc tout son sens." Valérie Riochet