Société Générale : la spéculation à son comble

20/04/2007 - 13:28 - Boursier.com

Le marché donne beaucoup de crédit à un mariage...

On savait le secteur bancaire européen agité depuis la mi-mars, lorsque le numéro trois britannique Barclays avait ouvert des discussions en vue d'un rapprochement avec le néerlandais ABN Amro, poussé à l'adossement par des actionnaires mécontents de la gestion des dirigeants en place depuis plusieurs années. Jusque-là, les bruits de couloir avaient peu ou prou épargné la France. Il se murmure désormais que BNP Paribas pourrait mener des négociations avec Barclays en soutien de son projet de rachat d'ABN Amro. Mais c'est surtout la Société Générale qui figure au coeur de la plus grosse rumeur du moment. Depuis un mois, la banque de Daniel Bouton a vu son action progresser de plus de 15% en bourse, jusqu'à des records historiques supérieurs à 150 euros aujourd'hui. L'établissement pèse désormais 70 Milliards d'Euros en bourse, soit entre le 5ème et le 10ème rang européen et terme de capitalisation. Un acteur de premier plan donc, à peine moins gros qu'Unicredito Italiano, le nouveau géant de la banque italienne, qui aurait quelques vues sur la banque française. La nouvelle est tombée cette semaine, dans les colonnes du quotidien italien des affaires 'Finanza & Mercati' : sans citer de source, le journal explique qu'Unicredito réfléchit à un rapprochement avec l'établissement français. En données brutes, la combinaison des deux grandes banques a de quoi impressionner, puisqu'elle créerait le dauphin du géant britannique HSBC. Ce matin, le quotidien financier allemand 'Handelsblatt' enfonce le clou en affirmant que Daniel Bouton et son homologue transalpin Alessandro Profumo "discutent", même si aucun projet concret ne serait officiellement sur la table. Les bureaux d'études, souvent très prudents avec ce type d'information, se sont pourtant rapidement emparés de la nouvelle qu'ils jugeaient crédible. Hier, un analyste du Crédit Suisse soulignait que les deux banques se connaissent bien, puisque l'actuel directeur général délégué de la SG, Philippe Citerne, a été siégé au conseil de la banque transalpine. Elles disposent en outre d'une coentreprise de crédit à la consommation en Italie. "Le nouvel établissement pourrait espérer 2,1 milliards d'euros de synergies" (des économies dans le fonctionnement), expliquait encore le spécialiste qui jugeait cependant que, plus que le prix, c'est le "timing" qui constituerait un véritable défi, car si la SG est bonne à marier, Unicredito n'a pas encore fini de convoler avec HVB, sa dernière acquisition allemande. Mais "les risques d'intégration seraient limités en raison des complémentarités" de deux établissements, selon le représentant du Crédit Suisse. Les rapprochements bancaires transfrontaliers, tabous depuis la fin des années 90, ne sont plus aussi redoutés désormais. Les régulateurs financiers européens ont mis de l'eau dans leur vin, certes un peu contraints par la Commission Européenne et la loi du marché, mais également parce que le nivellement par le haut de la qualité des établissements de crédit rend les opérations moins risquées. Si de tels rapprochements n'ont pas été légion ces dernières années, leur nombre a tendance à croître. Mais les observateurs attendent toujours une "mégafusion". La concrétisation d'une opération entre Unicredito et la Société Générale constituerait une référence. Du côté des deux banques, la réponse aux sollicitations est identique : les rumeurs de marché ne sont pas commentées. Elles pourraient cependant être forcées de sortir rapidement de leur réserve, au regard de la spéculation vive qui règne désormais. Le titre Société Générale gagne plus de 11% à 161 euros peu après 13h00 aujourd'hui, dans plus de 1,3% du capital négocié. A Milan, Unicredito s'adjuge plus de 3% à 7,50 euros. Pas de fumée sans feu ?



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