EADS : Noël Forgeard et Gustav Humbert débarqués, Louis Gallois et Christian Streiff aux commandes

03/07/2006 - 07:05 - Boursier.com

La fin de semaine dernière s'est révélée très intense pour EADS et sa filiale Airbus. Les hommes forts des deux sociétés ont quitté leurs fonctions, à l'exception de Thomas Enders qui assure la continuité de la co-présidence...

Deux têtes sont tombées au cours du week-end chez EADS, après les retards enregistrés dans le programme A380, les hésitations concernant l'A350 et l'affaires des stock-options levées inopportunément par certains dirigeants. Le co-président Noël Forgeard quitte ainsi le groupe, tandis que le patron de la filiale Airbus, Gustav Humbert, jette également l'éponge. Les événements vont très vite dans la finance mondiale : on se souvient de la satisfaction des deux hommes en début d'année lorsqu'ils avaient annoncé avoir une nouvelle fois coiffé le grand rival Boeing en terme de commandes d'avions commerciaux. Depuis, la machine Airbus s'est déréglée et une sérieuse remise en cause était devenue nécessaire. "J'ai pris la décision de mettre fin à mes fonctions à la tête d'EADS. Je l'ai fait, dans le seul intérêt de cette entreprise, pour mettre un terme à une situation qui pouvait compromettre le règlement des difficultés actuelles d'Airbus et le développement d'EADS", explique Noël Forgeard dans le communiqué accompagnant sa démission. Le dirigeant veut faite comprendre que ce départ "n'a rien à voir ni avec les difficultés opérationnelles d'Airbus" ni avec la polémique née des stock-options. C'est Louis Gallois, jusque-là président de la SNCF, qui va prendre la place de co-président laissée vacante par Monsieur Forgeard aux côtés de l'allemand Thomas Enders. Monsieur Gallois, présent au conseil du groupe d'aéronautique et de défense depuis 2000, connaît bien le secteur puisqu'il avait dirigé l'Aérospatiale et Snecma il n'y a pas si longtemps. Pour remplacer Gustav Humbert, le conseil d'EADS a choisi Christian Streiff, l'ancien bras droit de Jean-Louis Beffa chez Saint Gobain. Il devient président exécutif de l'avionneur et membre du comité exécutif groupe. Dernier bouleversement dans la vie du groupe au cours de ce week-end très mouvementé, la fixation par la Banque Rothschild du prix que devra payer EADS à BAE Systems pour racheter les 20% d'Airbus qu'il ne détient pas : il a été fixé à 2,75 Milliards d'Euros. Le groupe britannique doit soumettre cet élément au vote de ses actionnaires, mais on peut d'ores et déjà affirmer que ce niveau de valorisation est bas, très bas même au regard de la valeur inscrite au bilan d'EADS (3,5 MdsE) et de ce qu'espérait en tirer BAE (5 MdsE environ). Cela s'explique par les derniers déboires enregistrés par l'avionneur, notamment sa situation d'échec dans les gros porteurs avec les critiques concernant le futur A350 et l'obsolescence de l'A340.



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