Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel a estimé dans le cadre d'une interview sur Boursier.com que le "projet alternatif" que soutiennent certains investisseurs passe par "des propositions non écrites et donc non officielles, non engageantes et non financées, avec deux aberrations : laisser à la charge de l'entreprise une dette supérieure d'1,5 milliard d'euros à celle supportable et imposer à l'actionnaire actuel dès le premier jour une augmentation de capital de 780 ME le diluant au même moment par une conversion dette / capital d'un montant égal ou supérieur. Je persiste à croire qu'un accord consensuel avec ces créanciers subordonnés est encore possible. Mais dans le cas où les créanciers subordonnés continueraient à s'opposer à la mise en oeuvre du plan de restructuration, il seraient clairement responsables du dépôt de bilan d'Eurotunnel".
Le dirigeant poursuit : "La dette d'Eurotunnel est détenue actuellement par plus de 100 créanciers. A l'issue de la restructuration financière, ils ne seront plus que 5 à 7... Cela facilitera donc nettement les relations que nous aurons avec eux !"
Sur le principe des titres hybrides, M. Gounon rappelle "qu'ils sont assimilés à des quasi fonds propres, sans droit de vote. L'émission de titres hybrides se monte à 1,46 Milliard d'Euros. Ces titres sont destinés à devenir des actions mais la société Eurotunnel dispose de la possibilité de les rembourser ou d'en racheter avant leur conversion à partir de la troisième année, de façon échelonnée sur 3 ans... On peut donc parler d'augmentation de capital différée mais, et c'est déterminant pour nos actionnaires, elle est réversible ! Le rachat de ces titres hybrides peut avoir lieu par tous moyens : cash flows dégagés par l'entreprise, endettement supplémentaire dans la limite de 329 millions d'euros, ou augmentation de capital"..."Cette émission limite la dilution et la rend réversible. Elle offre donc aux actionnaires un vrai et solide retour à meilleure fortune. Dans tous les cas de figure, il n'y aura aucune dilution pendant les 3 prochaines années".
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