Une fois n'est pas coutume, la Commission européenne adresse un satisfecit aux Etats membres de la zone euro. Le collège bruxellois établit avec satisfaction un bilan 2006 dans lequel se conjugue une croissance retrouvée (+2,7% en moyenne), une amélioration de l'emploi (+1,5%) et une inflation sagement cantonnée en dessous des 2%. Oui, mais cela n'est pas suffisant aux yeux de l'exécutif européen qui voit dans cette belle embellie la confirmation de la justesse de ses austères recommandations et une invite à aller plus loin dans les réformes. "Les performances économiques brillantes de la zone euro reflètent la reprise conjoncturelle des politiques macro-économiques orientées vers la stabilité de l'UEM et l'engagement des États membres à entreprendre des réformes structurelles. Les décideurs politiques doivent battre le fer quand il est chaud. Ils devraient raffermir les finances publiques, appliquer les réformes qui accroîtront le potentiel de croissance de la zone euro et montrer l'exemple sur les questions mondiales", commente ainsi Joaquín Almunia, commissaire européen chargé de l'économie et des affaires monétaires.
Pour la Commission la preuve est faite, l'assainissement budgétaire et les réformes structurelles ça marche et il faut donc poursuivre l'effort. Elle se félicite ainsi de l'accord récent de l'eurogroupe de poursuivre sur la lancée des résultats budgétaires de 2006, meilleurs que prévus, en visant des objectifs budgétaires plus ambitieux que ceux établis dans les programmes de stabilité. Les gouvernements sont ainsi encouragés à élaborer soigneusement leurs programmes de politique fiscale pour 2008 de manière à atteindre plus rapidement leurs objectifs budgétaires à moyen terme chez ceux qui sont encore en retard et à éviter d'amplifier les déséquilibres macroéconomiques chez les bons élèves. Les objectifs budgétaires doivent ainsi être atteints par tous les Etats à la fin de la décennie.
Pour ce qui concerne les fameuses réformes structurelles, Bruxelles reprend ses thèmes de prédilection et appelle à plus grande adaptabilité sur les marchés de biens et de services, à un meilleur alignement de l'évolution des salaires sur la productivité et à une accélération de l'intégration des marchés financiers.
Quant à a question de l'Euro, la Commission prône une approche différente de celle des candidats à la présidentielle. Il n'est point question ici d'une quelconque surévaluation de la monnaie européenne mais plutôt d'en faire une véritable monnaie de réserve internationale concurrente du dollar américain. In fine, l'Euro doit devenir un atout pour aider les Européens à peser davantage dans la gouvernance d e l'économie mondiale.
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