RHODIA : résultat net dans le vert au premier trimestre

10/05/2007 - 09:18 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires du chimiste Rhodia s'inscrit à 1,260 milliard d'euros au premier trimestre 2007, contre 1,203 milliard d'euros au premier trimestre 2006, en hausse de 4,7%. Sur la période, l'EBITDA récurrent du groupe, en hausse de 2%, s'établit à 205 millions d'euros. Le résultat opérationnel s'inscrit en progression à 130 millions d'euros, du fait de la forte croissance de l'EBITDA récurrent. Enfin, le résultat net part du groupe s'inscrit à 59 millions d'euros au premier trimestre 2007 contre une perte de 36 millions d'euros au premier trimestre 2006. Le résultat financier, qui s'établit à -118 millions d'euros, intègre 62 millions d'euros de coûts non récurrents principalement liés à la réussite de l'opération de remboursement d'obligations senior en dollars à échéance 2010. Au-delà de la poursuite de l'amélioration des performances opérationnelles, le résultat net a été affecté par les coûts de restructuration financière et opérationnelle et a bénéficié de l'impact favorable des plus-values de cessions. "Les conditions de marché demeurent satisfaisantes avec un bon niveau d'activité et de prix, dans un environnement toujours marqué par des prix de matières premières et de l'énergie élevés. Rhodia confirme ses perspectives 2007 d'une forte progression de l'EBITDA récurrent et d'une génération de Free Cash Flow positif", précise le communiqué du groupe de chimie. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

MOTS CLES DE L'ARTICLE

EBITDA

L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Ancienne filiale de Rhône-Poulenc, devenu Aventis (aujourd'hui Sanofi-Aventis), Rhodia est l'un des 10 leaders mondiaux de la chimie de spécialités. Partenaires des grands acteurs des marchés de l'automobile, de l'électronique, des fibres, de la pharmacie, de l'agrochimie, des produits de consommation, des pneumatiques et des peintures et revêtements, Rhodia propose des solutions sur mesure combinant molécules et technologies originales répondant aux enjeux de ses clients. L'organisation du groupe repose sur 9 entreprises qui s'articulent en deux groupes constituant les pôles stratégiques de Rhodia : Matériaux et Services de Spécialités et Chimie d'applications. A terme, l'objectif est d'intégrer la Chimie Fine à l'un des deux précédents pôles. Le groupe emploie 20000 personnes dans le monde.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Rhodia est positionné sur la chimie de spécialités, plus rentable que la chimie de base. - L'émission d'Oceanes devrait permettre au chimiste français de rembourser le solde de ses emprunts obligataires les plus chers à échéance 2010 et 2011 dont le taux d'intérêt moyen est proche de 9%. Le groupe a réussi son plan de refinancement et sécurisé la situation de sa liquidité à moyen terme, grâce à une augmentation de capital, une émission obligataire et de nouvelles lignes bancaires. Sa dette a été ramenée de 3 milliards en 2003 à 1,6 milliard d'euros en 2006. - Rhodia a tenu ses engagements de redimensionnement de ses activités et de réduction des coûts. -Les agences de notation Standard & Poor's et Moody's ont respectivement relevé leur notation sur le chimiste à BB- et à Ba3 afin de refléter l'amélioration de la structure de capital. - Avec le retournement du cycle de la chimie, le groupe peut désormais répercuter une partie de ses hausses de coûts dans les prix. - Rhodia devrait disposer de 11 à 13 millions de tonnes de CER par an à partir de 2007, et ce jusqu'en 2013. Rappelons que ces crédits, ou droits à polluer, sont attribués aux sociétés qui réduisent le niveau d'émission de CO2, dans le cadre du protocole de Kyoto. Elles peuvent les utiliser pour leurs propres besoins (sur d'autres sites polluants) ou les revendre, comme c'est le cas pour Rhodia grâce aux efforts consentis par le groupe au Brésil et en Corée. La valeur de ces crédits déterminée par la rencontre de l'offre et de la demande représente une part importante de la valorisation boursière de Rhodia.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe traîne des "passifs environnementaux". Il a d'ailleurs intenté en vain une action contre son ancienne maison-mère Aventis afin d'obtenir l'indemnisation des passifs liés aux sites de Silver Bow (US) et de Cubatao (Brésil). - Rhodia est fortement dépendant du prix des matières premières, et plus particulièrement de celui des dérivés du pétrole (benzène...). Il est également pénalisé en cas de repli du dollar. - Les marges dégagées par les différents pôles du groupe sont très disparates. - Certains actionnaires minoritaires mènent une fronde contre la direction du groupe et plusieurs de ses administrateurs liés à Aventis. De son côté, l'AMF a estimé que le groupe a diffusé ces dernières années des informations inexactes et imprécises.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le secteur de la chimie est particulièrement sensible à la conjoncture économique. Rhodia est une valeur cyclique. - Depuis le redressement du groupe, Rhodia est également considéré comme une valeur de retournement (recovery), à haut risque toutefois.