Les épargnants en quête d’un placement entièrement dédié à la préparation de la retraite sont susceptibles d’être aiguillés vers un PERP. Or, bien que taillé pour offrir un complément de revenu à l’âge de la retraite, le PERP entraine l‘indisponibilité des dépôts. Le blocage des capitaux dans un PERP est-il rédhibitoire ?
Quel est le point commun entre le livret A, l'assurance-vie et le compte-titres ? Tous ces supports d'épargne sont liquides. Les sommes épargnées peuvent être récupérées à tout moment. Le PERP bien qu'il partage avec l'assurance vie de nombreuses caractéristiques n'est pas aussi souple sur ce point. Une fois déposés sur un PERP, les fonds épargnés ne sont récupérables sous forme de rente viagère qu'au dénouement du plan d'épargne.
A la différence de l'assurance vie, le PERP (plan d'épargne retraite populaire) ne peut faire l'objet de rachats, mêmes partiels, sauf situations particulières telles que l'expiration des droits de l'assuré aux allocations d'assurance chômage, la cessation d'activité non salariée de l'assuré à la suite d'un jugement de liquidation judiciaire, l'invalidité de les deuxième ou troisième catégories, le décès du conjoint ou du partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou encore le surendettement de l'assuré.
Malgré ces amendements à la règle, le blocage des sommes versées durant la phase d'épargne rencontre un accueil souvent mitigé.
Régulièrement critiqué pour sa rigidité, le PERP souffre encore d'un important déficit d'image auprès des Français, certains épargnants, mal informés, ayant découvert, à leurs dépens, qu'ils ne pouvaient effectuer de rachat des sommes qui y étaient versées avant qu'ils aient atteint 60 ans ou exercé leur droit à la retraite.
En guise de compensation, un double avantage fiscal accompagne la souscription d'un PERP.
Les dépôts sont déductibles du revenu imposable et la valeur du PERP est soustraite du patrimoine soumis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Les versements déductibles du revenu imposable sont cependant plafonnés. Chaque année, l'avis d'imposition mentionne le plafond de déduction des versements déductibles de ses revenus.
A noter que plus de la moitié des foyers fiscaux (54,4 % en 2015) n'étant pas soumise à l'impôt sur le revenu, leurs membres ne retirent aucun avantage fiscal du PERP. Certes, il n'est pas indispensable d'être soumis à l'impôt sur le revenu pour ouvrir un PERP, mais l'absence d'imposition limite considérablement l'intérêt de ce placement. Les ménages dotés d'une capacité d'épargne contrainte disposent d'autres placements utiles à la préparation de leur retraite, en tête desquels l'immobilier et l'assurance vie. Le PERP permet au contraire aux ménages fortement imposés de préparer leur retraite tout en allégeant leurs impôts. En conséquence de quoi, l'impossibilité de retirer les sommes versées sur un PERP apparait justifiée.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.