Après cinq années de hausses ininterrompues, et une appréciation d'environ 60%, le marché de l'immobilier américain semble désormais avoir atteint son point haut. Le marché a en effet été porté au cours des dernières années par des ménages, déçus des placements actions après l'éclatement de la bulle internet, qui ont profité des faibles taux hypothécaires pour se réfugier sur l'investissement immobilier. Ce phénomène s'est traduit par une envolée sans précédent de la demande de logements neufs et anciens qui a fortement stimulé le secteur. Le revirement du marché, anticipé de longue date par la plupart des analystes en raison de la hausse progressive des taux fed funds, semble désormais se concrétiser de manière plus marquée que prévu. C'est ce dont témoigne l'indice national NAHB, publié au mois d'août qui a enregistré un plus bas depuis quinze ans. Mais la situation réelle n'est probablement pas aussi problématique. Certes, les constructeurs qui avaient anticipé une poursuite de la demande devront probablement revoir leurs prix à la baisse, mais les ventes de logements anciens sont toujours robustes, et leur prix continuent de progresser modestement. Nous estimons donc que le ralentissement de l'immobilier, quoique prononcé, ne devrait pas entrainer de ralentissement majeur, à condition néanmoins que le marché de l'emploi se maintienne au niveau actuel et permette au consommateur de conserver son pouvoir d'achat.
De nombreux commentaires font le postulat d'une Asie capable de surmonter sans encombre un ralentissement de la consommation américaine. L'Asie émergente serait ainsi un moteur à part entière de la croissance mondiale. Ce postulat appelle quelques remarques : Les exportations américaines représentent 10% du PIB asiatique hors japon, et l'excédent commercial avec les seuls Etats-Unis, 5.4% du PIB régional. Une baisse de 1% de la demande américaine entraînerait une chute de 6.5% des exportations totales chinoises. Par ailleurs la machine exportatrice asiatique reste soumise à une compétition exacerbée et conserve un faible pouvoir de pricing face à ses clients européens et américains. La conséquence d'un ralentissement américain serait donc inévitablement une compression des marges exportatrices asiatiques. Un autre argument fort est la progression du commerce intraasiatique. Il s'agit surtout de la réorientation des exportations du sud est asiatique des pays du G3 vers la Chine, au fil des délocalisations de processus industriels des dix dernières années. Aujourd'hui, les deux principaux foyers de demande régionale sont la consommation indienne et l'investissement productif chinois. Mais il est improbable que cette dynamique endogène soit linéaire et immunisée contre la cyclicité normale d'économies basées sur l'activité industrielle ou les matières premières qui sont parmi les plus cycliques. Les conditions d'une pérennité de la consommation domestique comme moteur permanent de croissance ne semblent pas réunies aujourd'hui. Elles incluent notamment l'existence de mécanismes d'amortissement des crises sous la forme de systèmes de sécurité sociale et de retraites performants, de secteurs financiers efficients procédant à une allocation optimale du capital, et d'un capitalisme plus ouvert, moins familial ou sous influence politique. Enfin, l'Asie hors Japon ne représente que 10% du PIB mondial, et seulement 40% du PIB américain, dont 20% pour la Chine seule. Cela n'apparaît pas suffisant pour compenser un ralentissement américain prolongé. Ainsi, à court terme, le cycle asiatique devrait rester très corrélé au cycle américain.
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