(AOF) - EDF, EnBW, énergéticien allemand détenu par EDF en co-contrôle, et E.ON ont finalisé les accords signés le 30 septembre 2009 sur des échanges de droits de tirage et d'actifs de production électrique entre la France et l'Allemagne. EDF et Charbonnages de France ont également conclu la cession à E.ON de leurs participations dans la SNET, à hauteur respectivement de 18,75% et 16,25 %. Par cette opération, EnBW acquiert un droit de tirage d'énergie nucléaire de 800 MW en Allemagne issue du portefeuille nucléaire d'E.ON, une participation majoritaire détenue par E.ON dans la centrale charbon de Rostock, soit une puissance de 256 MW. EnBW acquiert également un droit de tirage de 159 MW sur la centrale charbon de Buschhaus. Ces capacités de production s'ajoutent à celles qu'EnBW avait déjà acquises auprès d'E.ON en mai 2009 dans les centrales de Lippendorf (445 MW) et de Bexbach (79 MW). Au total, EnBW dispose ainsi de 1740 MW de capacité de production supplémentaire en Allemagne. En contrepartie, E.ON acquiert un droit de tirage nucléaire de 800 MW en France à partir des droits de tirages historiques dont dispose EnBW sur la production nucléaire d'EDF. E.ON devient également l'unique actionnaire de la SNET, troisième électricien français.
Chiffre d'affaires
- Au 30.06.2009 : 34 897 millions d'euros (+8,2% et +4,9% en croissance organique) - Au 31.12.2008 : 64 279 millions (+7,8%)
Résultats
- Au 30.06.2009, résultat d'exploitation (EBITDA) : 10 141 millions (+12,2% et +2,4% en croissance organique) - Résultat net part du groupe : 3 117 millions (stable) - Au 31.12.2008, résultat d'exploitation : 7 911 millions d'euros (-20,8%) - Résultat net part du groupe : 3 400 millions (-39,5%)
Prévisions
Le groupe a confirmé ses perspectives financières pour 2009. Il estime que l'EBITDA sera dynamisé par l'amélioration de la performance à l'international et par la contribution de British Energy. Il a maintenu son objectif de croissance organique modérée de l'EBITDA dans un contexte économique difficile. Le résultat net hors éléments non récurrents ne progressera pas compte tenu de la poursuite du programme d'investissements.
Stratégie
- Le nouveau patron, Henri Proglio, qui vient de Veolia Environnement, devrait accélérer l'expansion internationale du groupe. - Pour la période 2008-2012, le groupe avait arrêté 3 priorités stratégiques: la relance du nucléaire dans le monde, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, et enfin le renforcement de son leadership en Europe. - Le programme de cessions annoncé doit réduire l'endettement financier net d'au moins 5 milliards d'euros d'ici fin 2010. Le groupe vise le maintien d'une notation forte, avec un ratio dette nette/EBITDA compris entre 2,5 et 3.
Evènements financiers
Début 2009, EDF a finalisé l'acquisition de British Energy pour près de 12 milliards de livres sterling (13,6 milliards d'euros). Il s'agit de la plus importante acquisition de son histoire. Cette opération devrait lui permettre de jouer un rôle de premier plan dans le renouveau du nucléaire au Royaume-Uni. La reprise des activités nucléaires de l'américain Constellation Energy (pour 4,5 milliards de dollars) est, pour l'instant, retardée par une décision de justice. Le groupe espère conclure, d'ici au premier trimestre 2010, la vente de son réseau de distribution d'électricité au Royaume-Uni, pour environ 4 milliards de livres (4,7 milliards d'euros).
Forces
- Fortes positions concurrentielles en Europe, en particulier en France ; - Les besoins énergétiques futurs sont énormes car d'ici une dizaine d'année 1 milliard de personnes devraient accéder à l'électricité dans le monde ; - Sur le premier semestre, EDF a affiché des résultats solides, notamment grâce aux activités à l'international, et à l'intégration de British Energy, qui a contribué à hauteur de 936 millions d'euros à l'EBITDA du groupe ; - Même si depuis 2007 le marché français est ouvert à la concurrence, le leadership d'EDF n'est, pour le moment, pas menacé du fait de prix de revient très compétitifs grâce à ses réacteurs nucléaires ; - En mettant la main sur British Energy, EDF devient le principal acteur de la relance du nucléaire en Grande-Bretagne. Cela répond à sa volonté de devenir le premier acteur mondial dans ce domaine ; - En dépit de la baisse du résultat net par action en 2008 (1,87 euro contre 3,08 en 2007), le dividende a été maintenu à 1,28 euro par action ; - A terme, l'accord donné par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour étendre la durée d'exploitation des centrales de 900 MW du groupe de trente à quarante ans devrait favoriser la progression du titre. Cette progression devrait également être assurée par (i) les investissements en cours en France et à l'étranger qui devraient accroître les performances des centrales du groupe, (ii) le plan d'amélioration de l'efficacité opérationnelle, et (iii) l'intégration de British Energy qui doit générer des synergies supplémentaires.
Faiblesses
- Sur le premier semestre, le coût du mouvement de grève dans les centrales, qui a impacté sa filiale de distribution ERDF, est évalué à 270 millions (et à 450 millions sur l'ensemble de 2009) ; - La structure financière d'EDF a été fragilisée par l'acquisition de British Energy : l'endettement net atteint 36,8 milliards d'euros au 30 juin 2009, pour seulement 27,7 milliards de capitaux propres ; - Le désendettement est d'autant plus crucial pour le groupe qu'il doit mener des investissements en Grande-Bretagne dans le nucléaire ; - Le maintien des tarifs réglementés (déterminés par l'Etat), que seul EDF peut pratiquer pour l'instant, risque d'être menacé suite à la remise au gouvernement du rapport Champsaur. Il préconise d'étendre ces tarifs à tous les fournisseurs d'électricité ; - L'annonce par EDF Energy d'une baisse des prix de l'électricité de 8,8% en moyenne au Royaume-Uni à compter du 31 mars 2009 pourrait s'observer ailleurs en Europe ; - Le recul du prix du pétrole pourrait limiter l'avantage du nucléaire, au coeur du développement du groupe.
Principales activités
Energéticien intégré, présent sur l'ensemble des métiers de l'électricité : production, transport, distribution, commercialisation et négoce d'énergies. EDF est également de plus en plus actif sur la chaîne du gaz en Europe.
Le secteur
La demande mondiale d'énergie devrait continuer à croître sous l'effet de l'industrialisation croissante et de la montée du niveau de vie des ménages des pays émergents. Dans les pays développés cette demande est soutenue par la prédominance du " tout-électrique ". Cette confiance en l'avenir est soulignée par les efforts des énergéticiens en matière d'investissements. EDF veut jouer un rôle majeur dans le renouveau du nucléaire dans le monde. Deux centrales sont en construction en Chine, et d'autres devraient être construites au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
La valeur dans son secteur
Leader du marché français de l'électricité - Un des leaders européens de l'énergie avec de fortes positions en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie.
Comment suivre la valeur
- EDF appartient au secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), qui regroupe des valeurs défensives. - Surveiller les diversifications du groupe dans le gaz et les acquisitions dans le nucléaire. - Suivre l'application de la stratégie initiée par Pierre Gadonneix, par le nouveau dirigeant du groupe, Henri Proglio.
Dividendes versés
1,28 euro par action
Taux de distribution des dividendes
68,4%
Taux de croissance du dividende par action
Stable
Rendement (dividendes / cours moyen depuis début 2009)
3,6%
Estimations de dividendes par action
1,28 euro en 2009
Services aux collectivités
Dans son étude annuelle " l'Observatoire européen des marchés de l'énergie ", Capgemini souligne l'impact exceptionnel de la crise économique sur le secteur des utilities. La consommation mondiale d'électricité et de gaz devrait baisser respectivement de 3,5% et 3% cette année. Selon l'étude, les acquisitions successives ont fragilisé la situation financière des dix principaux acteurs du secteur, dont la dette cumulée a bondi de 113% depuis 2006 pour atteindre 213 milliards d'euros en 2008. Les réductions de coût et les cessions d'actifs ont donc succédé à la croissance externe pour restaurer la flexibilité des intervenants. Les investissements ont également été revus à la baisse, au détriment des énergies renouvelables. La politique menée par EDF illustre bien cette tendance : après avoir réalisé une grosse acquisition en 2008, en rachetant British Energy pour plus de 14 milliards d'euros, c'est désormais le désendettement qui prime. Le groupe français espère se désengager au premier trimestre 2010 de son réseau de distribution en Grande-Bretagne, et en retirer 4 milliards d'euros.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 12.00 EUR | ||||||||
Date du cours | 17/05/2023 | ||||||||
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