(AOF) - Profitant de la flambée du cours de l'or, l'exploitant aurifère vient de lancer un emprunt obligataire dont le rendement est indexé sur cette matière première. Un financement original qui devrait permettre à cette petite société d'attirer les investisseurs. Afin de financer son développement, la petite société de production d'or Auplata (6,5 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008) vient de procéder à deux opérations financières en lançant une augmentation de capital et un emprunt obligataire sur cinq ans, pour un montant total de 10 millions d'euros. Un refinancement somme toute très classique si le rendement des obligations n'était pas indexé... sur le cours de l'once d'or ! La société avait besoin de lever des fonds pour réaliser d'importants investissements industriels, dont la construction d'une usine utilisant un nouveau procédé chimique de production d'or, permettant d'améliorer le taux de récupération de l'or dans le minerai, ainsi que pour exploiter des permis de recherches récemment acquis auprès de la société américaine Golden Star Resources. "Nous allons doubler nos ressources minières afin de conforter notre position de premier producteur d'or de Guyane", précise Jean-Pierre Gorgé, président de la société depuis quinze mois et principal actionnaire. Une véritable renaissance pour la jeune société minière, créée en 2004, et qui enregistre des pertes depuis quatre ans (12 millions d'euros en 2008). "Lorsque j'ai pris la présidence de la société, j'ai mis en oeuvre un plan de restructuration afin d'atteindre l'équilibre des flux d'exploitation sur nos deux mines en 2010", commente Jean-Pierre Gorgé. Au premier semestre 2009, Auplata a ainsi réduit ses pertes d'un tiers. Pour financer ses ambitions, la société minière a d'abord cherché à profiter de la hausse de son cours (3,36 euros), qui a été multiplié par trois depuis novembre dernier, date à laquelle le marché de l'or a commencé à flamber. Pour autant, il ne lui était pas possible de lever suffisamment de fonds par ce biais, compte tenu de ses pertes et du niveau fondamentalement peu élevé de son cours (- 55 % sur trois ans). De plus, Auplata souhaitait éviter de trop diluer ses actionnaires. L'augmentation de capital a donc été limitée à 3 millions d'euros et le financement a été complété par une émission de 7 millions d'euros d'obligations, dont la souscription a débuté le 20 janvier. Mais si le marché obligataire est actuellement très ouvert pour les grands corporates, il reste plus difficile pour les mid caps. Pour attirer les investisseurs sans avoir à offrir un rendement extrêmement coûteux, la société a eu recours à des obligations indexées sur le cours de l'or. "Aujourd'hui, hormis les trackers, il existe peu de produits financiers permettant de jouer sur la hausse de l'or", rappelle Julia Temin, responsable des services aux émetteurs chez EuroLand Finance, conseiller de la société. Le coupon est ainsi fixé à 8 % pour la première année de détention du titre, et il évoluera, sur les quatre années suivantes, entre 6 % et 12 %. Il sera composé d'un coupon fixe, de 6 %, et d'un coupon variable, évoluant par palier. Ce dernier sera nul si le cours moyen de l'or sur l'année est inférieur ou égal à 1 000 dollars, de 1 % si le cours moyen est compris entre 1 000 et 1 100 dollars... et jusqu'à 6 % dans le cas où le cours dépasserait les 1 800 dollars. Deux conditions ont rendu ce montage possible : tout d'abord, il existe un marché organisé de l'or, contrairement à des matières premières comme le gaz, et le chiffre d'affaires de l'entreprise est très fortement corrélée à l'évolution de la matière première. "Plus le cours de l'or augmente, mieux la société se porte et peut en faire profiter les investisseurs", souligne Julia Temin." Suite à cette opération, la société a également prévu de distribuer des bons de souscription d'actions remboursables (Bsar) à ses actionnaires, afin de lever, dans le courant de l'année 2010, jusqu'à 10 millions d'euros supplémentaires. Aurélie Fardeau
Produits de base - Métaux
Les perspectives sont plutôt bonnes pour les entreprises minières puisque les experts considèrent que la demande globale devrait s'accélérer vers le milieu de 2010. Néanmoins les acteurs sont confrontés à un enjeu de taille : réduire leur endettement. Selon Ernst & Young, à fin 2008, la dette nette totale d'un panel regroupant les 60 principales entreprises du secteur, atteignait 182 milliards de dollars. Après avoir seulement augmenté de plus de 5% entre 1980 et 2003, l'endettement net de ces entreprises a bondi de 25% par an entre 2003 et 2008. Les acteurs cherchent donc à redresseur leur bilan en limitant le recours au crédit et en privilégiant les émissions d'actions. Rio Tinto a décidé de lancer une augmentation de capital de 15,2 milliards de dollars. Les intervenants peuvent compter également sur l'activisme du fonds souverain chinois China Investment Corp. (CIC), qui cherche à saisir des opportunités dans le secteur des mines. Des opérations de croissance externe sont reportées. Xstrata abandonne, pour le moment, son projet de fusion avec Anglo American et se concentre sur sa croissance organique.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 0.05 EUR | ||||||||
Date du cours | 30/04/2019 | ||||||||
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