(AOF / Funds) - Face à l'absence de nouvelles majeures, notamment sur le front de la Grèce, les actifs risqués en ont profité pour repartir à la hausse, au détriment des obligations souveraines et en faveur de l'euro. La plupart des indices boursiers se sont redressés, pour se rapprocher des récents plus hauts de début d'année face à la diminution des risques sur la Grèce et à des données économiques plutôt bien orientées, en particulier dans les pays émergents et aux Etats-Unis. Néanmoins, la confiance n'est pas complètement revenue : le spread de taux dix ans Grèce/Allemagne n'a pas continué à se réduire et est demeuré sur un niveau toujours élevé, de l'ordre de 310 points de base (pb). De même, le spread de taux dix ans Espagne/Allemagne est demeuré inchangé à 70 pb, alors que l'Italie, moins risquée, a vu son spread contre Allemagne se réduire davantage. De fait, la confiance ne reviendra que progressivement, au fur et à mesure des avancées relatives à l'implémentation des mesures d'austérité grecques. Or les tensions sociales restent importantes, comme en témoignent les grèves à répétition. Dans ce contexte, le marché est dans l'attente des prochains grands rendez-vous de la Grèce avec la Commission européenne. Dès le 16 mars, la Grèce devra présenter son calendrier relatif à l'implémentation de ses mesures d'austérité. Quoi qu'il en soit, l'appétit pour le risque est quelque peu revenu, suite à de bons chiffres d'activité dans les pays émergents et aux Etats-Unis. En particulier, la Chine a encore montré des signaux de surchauffe économique. En février, les exportations ont progressé de 45,7 % en glissement annuel, les ventes de détail de 22,1 %, les dépenses d'investissement de 26,6 % et les nouveaux prêts se sont affichés en hausse à 700 milliards de yuans. Même si ces chiffres font craindre un nouveau tour de vis de la part de la Banque centrale chinoise pour réduire la liquidité et le crédit à l'économie, de telles données confirment que l'environnement économique reste porteur pour les entreprises exposées dans les pays émergents. Aux Etats-Unis, les ventes de détail ont surpris à la hausse, en progressant de 0,3 % de janvier à février alors que les ventes hors auto et carburant ont augmenté de 0,9 % d'un mois sur l'autre, contre 0,3 % attendu par le consensus. Ces statistiques confirment ainsi que la consommation des ménages américains reste ferme sous l'effet des stimuli budgétaires et confortent donc la reprise économique. Enfin, en zone euro, la production industrielle a progressé de 1,7 % en janvier par rapport au mois précédent, après un chiffre revu à la hausse à + 0,6 % (contre - 1,7 % initialement estimé). Ces chiffres sont en ligne avec l'amélioration des enquêtes d'activité depuis plusieurs mois. Dans cet environnement, ce sont les secteurs cycliques et des télécoms qui ont surperformé au cours de la semaine écoulée alors que les secteurs défensifs (santé, pharma) étaient en légère baisse. De leur côté, les marchés obligataires ont corrigé légèrement sur la semaine. Le taux dix ans allemand demeure toujours sur des niveaux historiquement bas, en dessous de 3,20 %. Pour sa part, la courbe des taux swap euro s'est légèrement aplatie par le bas, avec un segment deux/dix ans à 180 pb. De son côté, l'euro s'est stabilisé après le succès de la syndication grecque au-dessus de 1,35 et a même fini au-dessus de 1,37 vendredi. L'issue positive de la crise grecque n'a toutefois pas réussi à redonner suffisamment confiance au marché pour qu'il réduise ses positions massives vendeuses d'euro. Il restera probablement sous pression dans les prochains jours, notamment face à un dollar de plus en plus ferme. Le dollar pourrait en effet continuer à se renforcer face aux velléités de la Fed à réduire la liquidité. La réunion de la Fed du 16 mars pourrait être l'occasion d'annoncer de nouvelles mesures de réduction de la liquidité et la fin du programme d'achat de MBS. Cela renforcerait alors la divergence avec la BCE, qui s'est montrée particulièrement prudente en garantissant de la liquidité de manière illimitée jusqu'en octobre. De même, la Fed va se distinguer de la BoJ, qui pourrait bien au contraire renforcer sa politique quantitative dès la semaine prochaine, ce qui pèsera sur le yen. Dans la semaine à venir, le marché va donc se focaliser sur la réunion de la Fed, et notamment sur les nouveaux outils pour mettre fin à sa politique quantitative, et en zone euro sur le rendez-vous de la Grèce avec la Commission européenne. Dans ce contexte, l'appétit pour le risque continuera de s'améliorer et favorisera donc les actions au détriment de l'obligataire. Nordine Naam, stratégiste, Natixis
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