(AOF / Funds) - Cela faisait des semaines que des rumeurs évoquaient un plan d'aide européen afin de mettre un terme à la crise grecque. Après d'intenses négociations entre pays et instances européens, un accord a finalement été trouvé. Ce dernier reprend les conditions requises par l'Allemagne, et notamment l'intégration du FMI dans le dispositif. L'aide apportée à la Grèce prendrait la forme de prêts bilatéraux, prêts qui resteront principalement supportés par les pays de la zone euro - le poids du FMI ne devrait pas excéder un tiers. A la demande de l'Allemagne, le plan devrait aussi renforcer les instruments de prévention et de sanction au sein de la zone euro en cas dérive budgétaire, mais aucun détail n'a pour le moment été dévoilé par l'Union européenne. Cette action concertée vient donc conforter les investisseurs concernant la capacité de la Grèce à refinancer sa dette et rend obsolète la question d'un éventuel défaut. Si cet accord offre une énorme bouffée d'air pour les autorités grecques, la BCE a aussi ajouté sa pierre à l'édifice. En effet, la Banque centrale a annoncé qu'elle prolongerait au-delà de la fin 2010 les règles d'éligibilité actuelles utilisées dans le cadre de ses opérations de refinancement. Depuis début décembre et le passage de la note grecque de A + à BBB + par de nombreuses agences de notation, les marchés craignaient que les obligations souveraines grecques perdent leur statut de collatéral en cas de retour aux critères initiaux d'éligibilité - la limite était alors de A + en termes de notation. En levant ces incertitudes, la BCE vient donc rassurer les investisseurs qui pourront refinancer aisément les obligations grecques qu'ils détiennent en portefeuille. L'institution a aussi annoncé la mise en place d'un système de "haircut" graduel - fonction de la qualité de crédit des actifs et de leur maturité -, ce qui lui permettra de contrôler de manière plus efficace les risques dans son bilan. Même en cas de nouveau soubresaut, la BCE est venue confirmer son statut de prêteur en dernier ressort au sein de la zone euro. En termes de valorisation, ces différentes annonces ont été bien accueillies sur le marché obligataire européen, même si la semaine avait mal débuté. En effet, le Portugal, dont l'outlook avait été abaissé à négatif en décembre dernier, a vu sa note passer de AA à AA - chez Moody's. Accroissant ponctuellement l'aversion au risque des investisseurs envers les dettes périphériques, seules les annonces de ces derniers jours ont permis aux dettes risquées d'éviter un nouveau "sell-off". Au final, les rendements grecs ont chuté de 25 pb sur la zone dix ans (6,20 %) et de 90 pb sur la zone deux ans (4,40 %) depuis lundi dernier. Les rendements portugais se sont quant à eux stabilisés sur la maturité dix ans et ont perdu une quinzaine de points de base à deux ans. Sur le marché des CDS, la Grèce est passée d'un niveau de 340 pb à 300 pb sur la maturité cinq ans. Dans les semaines à venir, il est vraisemblable que nous observions une poursuite de la convergence entre rendements allemands et rendements grecs et que les CDS grecs continuent de chuter. Sur le marché des changes, l'euro a bien évidemment profité du sauvetage de la Grèce, mais le mal était d'ores et déjà fait. En effet, la monnaie unique a touché un plus bas depuis mai 2009 à 1,3270, avant de rebondir de près d'un point sur la toute fin de semaine pour finalement clôturer autour de 1,3350. La fin de la crise grecque ne devrait pas remettre en cause la tendance de fond qui a débuté en décembre dernier, et l'euro continuera certainement de s'affaiblir face au billet vert. Les perspectives économiques de la zone euro restent particulièrement faibles et largement en deçà de celles attendues pour les Etats-Unis (écart de croissance est proche de 2 %). Qui plus est, la force de la reprise économique en Europe pourrait être un peu plus mise à mal en cas de renforcement du cadre budgétaire européen, ce vers quoi nous nous tournons actuellement. Dans cet environnement, les marchés actions ont enregistré des rebonds relativement faibles, dépassant rarement les 1,5 %. Les meilleures performances restent néanmoins localisées en zone euro, où le Dax a gagné plus de 2 %. Sur la semaine, le CAC 40 a bondi de 1,5 % (à 3 986 pb), réussissant ponctuellement à dépasser les 4 000 points. Les événements majeurs de la semaine prochaine seront la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis et l'appel d'offres à six mois de la BCE. L'opération de la banque centrale nous permettra de déterminer plus aisément la trajectoire des taux interbancaires européens pour les mois à venir. Concernant les statistiques européennes, nous attendrons la publication de l'inflation de mars et du taux de chômage de février (attendu à 10 %) pour la zone euro. Par Cyril Regnat, stratégiste, Natixis
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