François Fillon, Janvier 2010
La France ne pouvait pas être en reste : après que nombre de ses partenaires européens, au premier rang desquels l'Allemagne, ont égrené de sévères plans de rigueur, Paris se devait de donner à la communauté financière des gages de sa détermination à assainir ses finances publiques. Le Premier ministre François Fillon s'est donc employé à rassurer les marchés en faisant part de son intention de trouver 100 milliards d'euros pour ramener le déficit public à 3 % du PIB en 2013. Mais selon Philippe Waechter, directeur de la recherche économique, le diable se niche dans l'absence de détails
La réponse du gouvernement est très ambiguë. Les ajustements attendus sont très rapides et de grande ampleur. Cependant, le projet pêche par un manque de détails trop important pour rendre ce plan spontanément opérationnel et crédible.
Je crains que ces chiffres ne soient trop vagues pour convaincre les marchés financiers d'un réel engagement de la France à s'attaquer au problème des finances publiques. Quand l'Allemagne a annoncé son plan d'austérité, elle a donné le détail précis de ce qui allait être rogné ou amputé. Son projet en est devenu aussitôt tangible. Ce n'est pas encore le cas ici. Bien au contraire, chez nous, deux questions essentielles demeurent en suspens : quand les réductions dans les dépenses publiques seront-elles engagées ? Et comment allons-nous nous y prendre pour les réaliser et à quelle vitesse ? En ce qui concerne la première question, je m'interroge sur la mise en place de mesures restrictives l'année précédant l'échéance électorale de 2012. Pour ce qui est de la seconde, je le répète, nous sommes toujours dans l'expectative.
Que les recettes augmentent mécaniquement par l'amélioration de la conjoncture est normal. Ce qui pose problème dans le cadre budgétaire est le taux de croissance élevé retenu pour 2011, 2012 et 2013. Un taux de croissance de 2.5 % est supérieur à la tendance de la croissance française. Il n'y a pas d'indications sur la façon de converger vers ce taux de croissance. De ce fait, j'ai quelques doutes sur la dynamique des rentrées fiscales qui résultera de la dynamique de l'activité. De surcroît, je note que le Premier ministre table sur un rythme de réduction de 1,7 % de PIB par an du déficit public pour passer à 3% en 2013. C'est très rapide par rapport aux expériences passées (plutôt 0,6 %, 0.7 %) et sûrement un peu trop brutal. La question de l'ajustement budgétaire doit être posée clairement. Pour gagner en crédibilité le profil de l'ajustement et les moyens mis en oeuvre pour y arriver doivent être communiqués rapidement.
© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Souscription en ligne
Plus besoin de remplir à la main tous les bulletins de souscription grâce à la pré-saisie ! Gagner en rapidité et en efficacité.
Des frais réduits
Nos équipes négocient avec les sociétés de gestion des frais réduits.
Des professionnels
à votre écoute
Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches du lundi au vendredi : 0 805 09 09 09 (appel gratuit)