Il se dit que les groupes familiaux, autrement dit les sociétés dont le fondateur ou la famille fondatrice sont toujours associés au capital, auraient tendance à sur-performer, même si une telle assertion est difficilement vérifiable en l'absence d'un indice des entreprises familiales. Néanmoins, le palmarès du CAC 40 depuis le début de l'année tend plutôt à corroborer cette hypothèse. Si à la clôture du 16 juillet, Essilor trône en tête de l'indice grâce à un gain d'approximativement 19 % depuis le 1er janvier, on trouve en bonne place parmi les 13 valeurs du CAC 40 affichant une performance positive plusieurs groupes familiaux tels que PPR, Cap Gemini (dont le fondateur Serge Kampf détient encore une participation d'environ 4%), LVMH, Michelin, Pernod Ricard, Danone et l'Oréal. Bouygues et Lagardère sont en revanche à la traîne. Mais ils ne signent respectivement que les 16e et 24e plus fortes baisses du CAC 40 depuis le début de l'année.
Pour Sébastien Korchia, le gérant de MAM entreprises familiales, les sociétés familiales cadrent pleinement avec une logique d'investissement de long terme. « Les familles ou les individus qui contrôlent des sociétés ont une vision patrimoniale de l'entreprise, déclare-t-il. Leurs projets s'inscrivent habituellement dans la durée et sont frappés au coin du réalisme. Les entreprises familiales s'affranchissent mieux que d'autres des diktats des marchés financiers. » Et le gérant de MAM entreprises familiales de rappeler que le capitalisme familial a su résister aux modes et notamment aux sirènes de la nouvelle économie. : « Quand Bouygues a refusé, dans un premier temps, d'imiter ses concurrents et de se ruiner en achetant une licence de téléphonie UMTS, la bourse le lui a reproché, avant de reconnaître le bien-fondé de sa prudence après l'éclatement de la bulle télécom. » Cependant, si les entreprises familiales se montrent plus vertueuses dans leur gestion, c'est qu'il y va de leur intérêt. « Il faut bien comprendre, insiste Sébastien Korchia, que l'actionnaire familial recherche une valorisation à long terme. Cela requiert une bonne gestion de son bilan. Et il n'est pas fortuit que la grande majorité des entreprises familiales soit moins endettée que le reste de la cote. » Parce que qui dit endettement dit probabilité d'augmentation de capital, et qui dit augmentation de capital dit dilution potentielle de l'actionnariat familial voire, à terme, perte de contrôle. « Voilà pourquoi les secteurs extrêmement gourmands en capitaux tels que l'industrie lourde, le secteur pétrolier, ou bien encore la finance ont vu les familles peu à peu disparaître ou se cantonner à des activités de niche, » précise le gestionnaire de Meeschaert AM.
Mais Sébastien Korchia va encore plus loin dans la description d'un capitalisme censément plus sain : « Avec ce type d'entreprises, les parachutes dorés, les retraites chapeaux, les salaires mirobolants des managers ont rarement cours, remarque-t-il, car ce qu'un entrepreneur se mettrait de cette façon dans la poche gauche, il se le serait automatiquement pris de la poche droite. L'intérêt de l'actionnariat familial est bien donc celui d'une valorisation à long terme de sa société, et de pouvoir s'accorder, une fois la rentabilité atteinte, une rémunération sous forme de dividendes. Voilà pourquoi, du reste, les entreprises familiales offrent d'ordinaire un rendement légèrement supérieur à la moyenne. » Et pour les actionnaires minoritaires, c'est là encore une fois tout bénéfice. Et le gérant de MAM entreprises familiales de conclure : « Lorsque l'on investit en bourse, on le fait habituellement dans une optique patrimoniale de moyen, long terme. Autant donc choisir comme véhicules d'investissement, des entreprises qui partagent la même préoccupation. »
© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Souscription en ligne
Plus besoin de remplir à la main tous les bulletins de souscription grâce à la pré-saisie ! Gagner en rapidité et en efficacité.
Des frais réduits
Nos équipes négocient avec les sociétés de gestion des frais réduits.
Des professionnels
à votre écoute
Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches du lundi au vendredi : 0 805 09 09 09 (appel gratuit)