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Jérôme Marsac (Cybergun): « Les matières premières pour jouer une reprise de la consommation mondiale »

22/07/2010 - 10:59 - Sicavonline - Vincent BEZAULT


Jérôme Marsac (Cybergun):  « Les matières premières pour jouer une reprise de la consommation mondiale »

Jérôme Marsac, PDG de Cybergun

Jérôme Marsac reste avant tout le PDG de Cybergun mais cela ne l'empêche pas d'avoir sa propre vision de la conjoncture, en l'occurrence, plutôt positive. Persuadé de la poursuite de la très forte progression de la consommation en Asie, il parie sur de forts besoins en matières premières. Ses priorités d'investissement vont donc aux minerais et à l'énergie. Toutefois, parce que les besoins informatiques de l'Asie sont considérables, la technologie US fait également partie de sa sélection, au même titre que les acteurs du commerce maritime, appelés à prospérer si l'activité reste soutenue.

Jérôme Marsac, vous avez une lecture assez optimiste de l'évolution de la conjoncture.

Je parie en effet sur une reprise de la consommation globale extrêmement importante, et ce notamment en Asie. Cette année, on estime que rien qu'en Chine, qui est depuis 2009 le premier marché automobile mondial, 17 millions de voitures seront vendues. Chaque voiture vendue en Asie du sud-est représente 1000 à 1200 kilos de matières premières. Or, avant d'acquérir pour la première fois une voiture, beaucoup d'habitants de cette zone ne possédaient généralement qu'un cyclomoteur ou un vélo, bien moins gourmands en matières premières. Par conséquent, dans cette partie du monde, on se retrouve avec un manque de matières premières de plus d'une tonne pour chaque individu accédant à la société de consommation. Le marché des matières premières me parait dans ce contexte devoir connaître de fortes tensions.

Votre scénario d'un maintien d'une croissance très élevée en Asie du Sud-Est en général, et, en Chine en particulier, sous-entend de fortes poussées inflationnistes.

Une augmentation de l'inflation est pour moi inéluctable. Avec Cybergun, nous constatons que tous les coûts augmentent en Asie du Sud-Est. Le dollar avec lequel beaucoup d'échanges sont réalisés ainsi que les devises locales telles que le renminbi chinois s'apprécient ; les salariés en Chine sont augmentés de 20 % à 50 %, et tous nos sous-traitants d'Asie du Sud-Est parlent de hausses tarifaires comprises entre 10 % et 20 %, sachant que de surcroît les stocks sont au plus bas. Le re-stockage devrait par conséquent accroître les tensions entre demande et offre. Tous les coûts seront donc immanquablement à la hausse dans les mois qui viennent. Et cette inflation nous l'importeront chez nous sans trop râler car elle viendra à point nommé soulager partiellement nos États du poids colossal de leur dette.

Vous ne craignez pas qu'une accélération trop forte de l'inflation en Chine ne nuise à la compétitivité des entreprises chinoises sur les marchés extérieurs et aboutisse au final à une décélération significative de la croissance de l'ex-Empire du Milieu ?

Je ne vois pas la croissance chinoise dérailler. La croissance chinoise est soutenue par une forte demande intérieure, ce qui n'était pas le cas voilà seulement dix ans. En outre, quand l'on rentre de Chine ou que l'on parle aux petits patrons de PME chinoises qui viennent nous voir régulièrement, ils vivent les choses très sereinement, pour la bonne et simple raison que leurs entreprises ne sont quasiment pas endettées. Dans nos métiers, les sociétés chinoises n'ont même aucune dette. Elles gagnent tellement d'argent qu'elles ne se donnent même pas peine d'amortir leur outil industriel, c'est dire...

« Je me pose une question extrêmement basique : sachant que la demande de voitures est extrêmement vigoureuse en Asie du Sud Est, et qu'un véhicule particulier comporte 600 kg de ferraille et 600 kg de plastique, que dois-je détenir en portefeuille ? »

Et puis, même si la Chine connaît à un moment une inflexion de sa croissance, il faut garder en tête que tous les pays de la zone sont en très forte croissance, et que les voisins de la Chine peuvent profiter de la moindre compétitivité chinoise. En effet, si les coûts progressent trop vite en Chine, les industriels n'hésitent pas à re-localiser ailleurs dans la région. Nous en sommes avec Cybergun un parfait exemple. Nous avons fait le choix de rapatrier une partie de notre production de Chine vers les Philippines. Le nombre de produits que nous y faisons fabriquer doublera en 2011 après avoir déjà doublé cette année. Le jeu de la concurrence fera donc, selon moi, que l'éventuelle décélération de la croissance chinoise sera compensée par l'accélération de la croissance dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est.

Vous nous disiez croire, au tout début de cet entretien, à de très fortes tensions sur les marchés de matières premières. Est-ce que du coup vos investissements se tournent vers elles?

En effet. Par simplicité je ne cherche pas à identifier l'industriel qui sera le plus performant dans ce contexte et ne me demande pas si je dois préférer Volkswagen à Fiat. Je me pose une question extrêmement basique : sachant que la demande de voitures est extrêmement vigoureuse en Asie du Sud Est, et qu'un véhicule particulier comporte 600 kg de ferraille et 600 kg de plastique, que dois-je détenir en portefeuille ? Selon moi, le jeu gagnant est tout d'abord de détenir les quatre ou cinq grands acteurs du secteur des minerais, notamment ceux des métaux lourds. Je cible les entreprises qui ont une main extrêmement forte et qui parlent aujourd'hui de hausses tarifaires de 40 % à 60 %. Autre attrait, au vu de leurs bilans et de leurs comptes d'exploitation, les exploitants de minerais me paraissent assez décotés. Pas un ne se paie plus de 5 fois le résultat opérationnel et la plupart capitalisent en bourse tout juste leurs fonds propres. Je joue ce secteur au travers de l'ETF Ultra Long (UYM) qui regroupe tous les géants du secteur des minerais et est censé progresser deux fois plus vite que ses sous-jacents. De plus, puisque nous allons manquer de plastique pour fabriquer les voitures vendues en Chine et qu'il faudra de l'essence pour les faire rouler, j'ai sélectionné le l'ETF Ultra Long (DIG,) des valeurs énergétiques de la cote.

Vous cantonnez-vous à l'énergie et aux matières premières ?

Par souci de diversification, je suis également acheteur de l'ETF Ultra Long (ROM) qui rassemble les poids lourds de la technologie américaine, car s'il est bien une chose que l'Asie du Sud Est doit encore acheter aux USA, ce sont les systèmes et les technologies informatiques. La plupart des salariés et des particuliers de la région sont encore sous-équipés, ce qui signifie que leurs besoins sont massifs. Et ils le sont d'autant plus que face à l'inflation et à la hausse des coûts des matières premières, il est indispensable d'investir dans de la technologie pour réaliser des gains de productivité. A travers l'ETF ROM, l'investisseur détient en portefeuille toutes les vedettes de la technologie américaine, avec en tête de liste Apple, bien sûr. Je regarde également du coté des transporteurs maritimes, des vraquiers et des porte-conteneurs, comme la Maerks Line par exemple. Si la consommation est plus vive qu'attendu, ces entreprises devraient tirer leur épingle du jeu.

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.


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