(AOF) - Air France-KLM a renoué avec les bénéfices au premier semestre. Son résultat net s'est élevé à 736 millions d'euros contre une perte de 426 millions d'euros, un an plus tôt. La compagnie aérienne a cependant enregistré une perte opérationnelle courante de 132 millions d'euros, à comparer avec une perte de 496 millions d'euros au premier semestre 2009. Cette performance est supérieure aux attentes car le consensus Thomson Reuters s'élevait à 233 millions d'euros pour le résultat net et à -277 millions d'euros pour le résultat opérationnel courant. Le chiffre d'affaires a augmenté de 10,7% à 5,72 milliards d'euros ; hors fermeture de l'espace aérien, il aurait progressé de 15,9% En matière de perspectives pour l'exercice en cours, Air France-KLM vise l'équilibre d'exploitation, hors impact de la fermeture de l'espace aérien en avril dernier, compte tenu des bons résultats de la transformation du moyen-courrier, et du redressement plus rapide que prévu du cargo. " Les engagements de réservation sur le second trimestre sont solides, mais les incertitudes sur l'évolution de la conjoncture économique et du prix du carburant incitent à rester prudent sur la deuxième moitié de l'exercice ", a cependant indiqué la compagnie aérienne.
Les points forts de la valeur
- La fusion Air France-KLM s'affirme comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe. - Air France bénéficie d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités. La compagnie aérienne est la première à adapter son offre à une clientèle qui met l'accent sur le prix plutôt que sur le confort. - Son modèle de double hub intercontinental lui permet d'offrir une offre de correspondance sans équivalent en combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam. - L'appartenance à l'alliance Skyteam et sa flotte rajeunie constituent également des atouts majeurs. Air France bénéficie d'une des plus fortes expositions aux pays émergents avec près de 40% de son chiffre d'affaires passager contre environ 20% pour British Airways et Lufthansa.
Les points faibles de la valeur
- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair avivent la concurrence sur les trajets court-courriers alors que le prix du billet est devenu le premier critère du passager. - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe. Les couvertures auront encore un effet négatif en 2010. Le trafic cargo est la principale source de pertes. L'équilibre n'est pas attendu avant l'exercice 2011/2012.
Comment suivre la valeur
- Air France KLM est considérée comme une valeur de retournement. Mais seules une reprise vigoureuse du trafic dans les prochains mois ou l'annonce d'une opération de consolidation sont susceptibles de soutenir le titre. - Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs et au climat général (guerres, craintes d'attentats, épidémies). - Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre. - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution du prix du pétrole, bien que sa politique de couverture atténue cet impact. L'issue de la crise passera par la consolidation du secteur. Air France-KLM en sera un acteur de poids. Le marché spéculait récemment sur un resserrement des liens avec JAL. Le marché spécule aussi régulièrement sur un éventuel retour en Bourse de la filiale Amadeus. Selon les analystes financiers, une telle opération pourrait ajouter 2 euros par action à la valeur actuelle de la compagnie aérienne.
Transport aérien
Selon la dernière estimation de l'Association du transport aérien international (Iata), ses 230 compagnies adhérentes devraient dégager des profits cumulés de 2,5 milliards de dollars en 2010 contre 9,9 milliards de pertes en 2009. L'Iata tablait précédemment sur 2,8 milliards de déficit cette année. La révision de ses prévisions provient du rebond plus fort qu'attendu du trafic aérien. C'est le redressement des compagnies asiatiques qui sera le plus spectaculaire car elles devraient dégager 2,2 milliards de dollars de bénéfices cette année contre 2,7 milliards de pertes en 2009. Néanmoins les compagnies aériennes européennes devraient rester lourdement déficitaires, avec des pertes qui ont même été revues à la hausse (de 2,2 à 2,8 milliards de dollars pour 2010, contre 4,4 milliards l'an dernier). C'est d'abord la faiblesse de la croissance économique européenne qui expliquerait cette évolution, mais aussi la baisse de l'euro face au dollar, qui renchérit une partie des coûts, et les mouvements sociaux, notamment chez British Airways. Même les compagnies nord-américaines, habituellement déficitaires, pourraient générer un profit cumulé de 1,9 milliard de dollars, contre 2,7 milliards de pertes en 2009.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 1.42 EUR | ||||||||
Date du cours | 30/08/2023 | ||||||||
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