Saft, plein d'énergie (Chapitre 2)

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John Searle, Président du directoire de Saft

John Searle, dans la première partie de notre entretien, vous nous avez dit combien Saft misait sur le stockage d'énergie renouvelable ces prochaines années. Les batteries pour véhicules propres sont l'autre activité d'avenir pour votre groupe. Quelles en sont les perspectives ?

Comme vous le savez, nous avons depuis 2006 une joint venture avec Johnson Controls, qui s'appelle Johnson Controls-Saft et dont le chiffre d'affaires atteindra cette année entre 20 et 30 millions d'euros. Nous commençons à avoir des volumes de production intéressants. Cependant, comme nous fournissons des véhicules haut de gamme tels que la Mercedes Classe S400 hybride ou la BMW Série 7 hybride, nous ne sommes pas encore sur les volumes de production de Toyota qui fabrique au Japon des batteries propres pour équiper ses Toyota Prius et domine aujourd'hui le marché.

Et quel est le poids de ce marché des batteries pour véhicules propres ?

Le marché des batteries pour véhicules propres est actuellement évalué à plus d'un milliard de dollars. Toutefois, il est appelé à croître. D'ici 2015, il pourrait être compris entre 5 et 10 milliards de dollars et, selon des études de Roland Berger et BCG, il pourrait atteindre quelques dizaines de milliards de dollars en 2020, car selon les deux cabinets, à ce moment-là, les voitures propres représenteront probablement 20 % des ventes mondiales d'automobiles. Ne serait-il pas intéressant d'introduire en bourse votre filiale « véhicules propres », Johnson Controls-Saft ? D'aucuns jugent que vous pourriez très bien la valoriser. Dans ce domaine d'activité, comme le nom de notre filiale l'indique, Saft est partenaire de Johnson Controls. Les deux partenaires doivent s'accorder sur l'intérêt d'une telle opération avant d'envisager quoi que ce soit.

Mais êtes-vous pour autant hostile à une mise sur le marché de cette activité ?

Même si je note qu'A123 Systems, qui a réalisé en 2009 91 millions de dollars de ventes, s'est introduit en bourse avec succès puisqu'il vaut aujourd'hui dix fois son chiffre d'affaires, je ne peux pas dire que je sois très motivé par un tel projet. La technologie li-ion utilisée pour les batteries propres est appelée à être utilisée par Saft dans d'autres domaines d'application. Il me paraît difficile de séparer l'activité « véhicules propres » des autres activités de Saft qui auront besoin de la même technologie dans les années à venir. La question de l'introduction en bourse de notre filiale est donc une question importante et complexe qui mérite qu'on prenne le temps pour y répondre.

Comment imaginez-vous Saft dans cinq ans ?

En 2015 Saft sera une entreprise plus grande, plus forte et plus rentable. Normalement, la croissance de l'activité « classique » du groupe est de l'ordre de 5 % par an. Notre site de production de Floride, consacré au stockage d'énergie, devrait nous donner les moyens de produire plus et de vendre plus. Nous estimons qu'il devrait générer 200 millions de dollars de chiffre d'affaires additionnel dans cinq ans. Nous nous sommes fixés 15 % de marge d'Ebitda sur cette activité, soit 30 millions de dollars de plus d'Ebitda pour Saft en 2015. Saft, un (quasi) centenaire plein d'énergie Saft, plein d'énergie (Chapitre 1) Saft : les forces, les faiblesses, les opportunités, les menaces Saft, activité et rentabilité en quelques chiffres Saft, vu par les analystes Saft, une longue histoire Saft, un acteur de niche sur un marché de 60 Mrds de dollars

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