(AOF / Funds) - Dans les deux derniers jours, "la montée des incertitudes autour de la vigueur de la reprise mondiale, principale préoccupation des investisseurs internationaux, a joué un rôle déterminant. Des statistiques américaines moins positives, et les signes de ralentissement apparus en Chine ont, à ce titre, constitués les principaux motifs d'inquiétude. Mais l'élément catalyseur a été l'annonce mardi dernier par la Fed de la révision à la baisse de ses perspectives pour l'économie américaine", note HSBC AM, y voyant une évolution très positive pour les actifs risqués des marchés émergents". "Au cours des deux derniers jours, les actifs risqués ont été massivement vendus. L'ensemble des marchés actions, la parité EUR/USD, les devises émergentes supports d'opérations de portage et les spreads ont tous corrigé à la baisse, alors que la volatilité augmentait, comme l'indique le net redressement du VIX. La baisse des obligations irlandaises, conjuguée à la correction de l'euro, pourrait également indiquer que les inquiétudes se sont ravivées quant à la situation des pays périphériques de la zone euro. [-73]· l'inverse, les actifs à très faible rendement, considérés comme des valeurs refuge, ont progressé. En témoigne l'appréciation du dollar américain et des bons du trésor US, ainsi que du yen japonais, lequel a touché un plus haut de 15 ans vis-à-vis du dollar, soutenu par le mouvement de cession des actifs risqués. Cette évolution succède à une période de chute de la volatilité et de regain d'appétit pour le risque qui s'était ouverte fin juin et qui avait vu les marchés récupérer les pertes subies après le sommet touché au mois d'avril. Que s'est-il donc passé ?" s'interroge le gestionnaire. "Dans son communiqué, le Comité de l'open-market du Système fédéral de réserve (FOMC) de la Fed a indiqué que le redressement de la production et de l'emploi ralentissait, ajoutant que la Fed pourrait recourir à ses outils non conventionnels autant que de besoin. Comme cela avait été largement anticipé, la Fed a donc annoncé qu'elle commencerait à réinvestir en bons du Trésor, en titre hypothécaire type MBS, et dettes des organismes de prêt hypothécaires arrivant à échéance l'année prochaine. Elle est ainsi revenue sur son projet visant à permettre la réduction naturelle de son considérable bilan (2.300 milliards de dollars), lequel résulte de la politique de détente quantitative qui avait permis la remontée des prix des actifs depuis les plus bas touchés début 2009. Il ne s'agit pas d'une nouvelle mesure d'assouplissement quantitatif, mais d'une décision qui permettra d'éviter la réduction mécanique du bilan de la Fed qui se serait sinon produite, en l'absence de réinvestissement, à mesure de l'arrivée à échéance des actifs de la banque centrale. Cette annonce constitue une évolution importante de la stratégie de la Fed et indique que la banque centrale reconnaît la fragilité croissante de la reprise. HSBC estime qu'à la suite de cette décision, environ 14 milliards de dollars de bons du Trésor seront achetés chaque mois, avec une probable concentration sur le segment 2 à 10 ans, renforçant la tendance à l'aplatissement de la courbe." "En ce qui concerne la Chine, les statistiques indiquent sans aucun doute un ralentissement. Mais l'élément essentiel, à notre avis, est qu'à l'origine l'économie chinoise était déjà en surchauffe. Au second semestre, le PIB devrait continuer à croître au rythme très soutenu de 9%, plus conforme au potentiel de croissance à long terme, atténuant le risque d'un freinage brutal des autorités publiques en fin d'année, ce qui serait réellement inquiétant pour les investisseurs", ajoute le gestionnaire. Conséquence, la réaction du marché illustre la tension entre les inquiétudes quant à la faiblesse de l'activité mondiale et la prise en compte de la réaction des autorités monétaires qui continuent d'assurer la liquidité du marché. En ce qui concerne le prix des actifs, la question centrale est de savoir ce qui finira par l'emporter, au-delà de la réaction épidermique de cession des actifs risqués. Nous n'adhérons pas au scénario de reprise en W, et anticipons plutôt le maintien d'une croissance modérée à l'échelle mondiale, tirée par les pays en développement. Dans cette optique, la décision de la Fed de réinvestir en bons du Trésor, en titre hypothécaire type MBS et dans les dettes des organismes de prêt hypothécaires renforce notre conviction selon laquelle les taux et la politique monétaire devraient rester très accommodants durant une longue période." "Cette évolution est très positive pour les actifs risqués des marchés émergents dont les fondamentaux sont solides, tout particulièrement les marchés de la dette, qui nous paraissent très attractifs. Les rendements devraient pour le moment rester très faibles sur le marché de la dette souveraine, tant sur le marché international que domestique. S'agissant du marché international, le climat actuel devrait se traduire par une surperformance des titres de dette souveraine à haut rendement et une réduction générale des marges de cette classe d'actifs. Là où l'inflation ne constitue pas une menace immédiate, les anticipations de relèvement des taux devraient également s'inscrire en net recul." "Si la première réaction du marché a été de vendre les devises offrant les rendements les plus élevés, la décision de la Fed est également favorable pour les devises support d'opérations de portage, compte tenu de l'insuffisance des rendements dans le monde développé qui devrait persister encore quelque temps suite aux nouvelles perspectives de la Fed sur l'économie mondiale. Comme nous l'avons soutenu la semaine dernière ces arbitrages sur les devises pourraient aussi être favorisés par l'appréciation des devises concernées, d'autant que les banques centrales des pays émergents assouplissent leur politique en vue de permettre une appréciation de leurs devises et, ainsi faire contrepoids à la hausse des cours des produits alimentaires sur les marchés internationaux." "En résumé, la décision de la Fed devrait conforter l'hypothèse selon laquelle le monde va rester longtemps encore inondé de liquidités, qui chercheront rendements et performance sur les marchés émergents dont les fondamentaux restent solides. Les investisseurs ne devraient donc pas fuir les actifs risqués mais considérer que la période actuelle offre un point d'entrée intéressant", conclut HSBC Global AM. AUT/ALO
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