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Le Brésil, la nouvelle puissance continentale

06/09/2010 - 10:02 - Sicavonline - Vincent Bezault


Le Brésil, la nouvelle puissance continentale

Le Brésil est l'un des passages obligés de tous ceux qui souhaitent investir dans les puissances montantes du monde émergent. Avec une population jeune (28,2 ans de moyenne d'âge) et nombreuse, estimée à près de 200 millions d'habitants, d'abondantes ressources naturelles et une croissance attendue de 6,5 %, le Brésil s'impose comme le leader économique de l'Amérique latine. Patricia Urbano de Edmond de Rothschild AM, Patrice Lemonnier d'Amundi et José Cuervo d'HSBC Global AM, trois gérants familiers du géant brésilien procèdent pour Sicavonline à sa radioscopie.

Une croissance décoiffante « La croissance du Brésil devrait être nettement supérieure à celle des pays développés en 2010. Après avoir quasiment stagné en 2009 (+0,2 %) du fait de la crise, le PIB devrait croître cette année de 6,5 % selon le gouvernement brésilien, et certains économistes voient même le pays atteindre une croissance de 7,5 %,» relève Patricia Urbano (Edmond de Rothschild AM). L'émergence du Brésil n'est pas fortuite. Elle procède depuis près de vingt ans de la volonté de ses dirigeants politiques de le stabiliser économiquement. Une stabilité économique et politique « Depuis le plan Réal mis en place voilà 17 ans par Fernando Henrique Cardoso afin de combattre l'hyperinflation qui sévissait alors, puis sous la présidence de Lula da Silva, le Brésil s'est évertué avec succès à mieux contrôler ses prix, confirme la gérante de Saint-Honoré Brésil. Preuve en est que pour la première fois de son histoire, il est parvenu durant la crise à réduire ses taux d'intérêt pour soutenir l'activité. Autrefois, cela lui était impossible, l'inflation étant trop forte. » Patrice Lemonnier (Amundi) juge en outre que la politique économique menée par Cardoso et Lula a aussi permis d'évacuer, dans le cas du Brésil, une bonne part du risque politique si prégnant en Amérique Latine : « Le Brésil a compris depuis Cardoso que la redistribution sociale importait à plus d'un titre. Au Venezuela, c'est bien parce qu'il n'y avait pas de redistribution sociale que Chavez est arrivé au pouvoir. Un meilleur partage de la richesse contribue aussi à la stabilité politique. La politique de redistribution a été d'ailleurs amplifiée par Lula da Silva ; et, sera poursuivie par son successeur à la présidence, qu'il s'agisse de Dilma Rousseff, la candidate que Lula a adoubée, ou Jose Serra, son opposant, la poursuivra.»

La croissance a ralenti moins que prévu au Brésil au T2

Alors que les économistes n'anticipaient qu'une croissance de 0,7 % du Produit Intérieur Brut brésilien au 2e trimestre, celle-ci a finalement été meilleure que prévu. Elle s'élève à 1,2 % entre le 1er avril et le 30 juin. La croissance brésilienne s'est cependant modérée par rapport au 1er trimestre où elle a atteint 2,7 %. Le ralentissement provient essentiellement de la décrue de la production industrielle et de la chute des ventes de véhicules (-21,5 % en avril) avec l'extinction des mesures fiscales de soutien au secteur automobile. La banque centrale brésilienne a laissé ses taux directeurs inchangés à 10,75 %. L'institut monétaire estime que les risques d'inflation se sont réduits.Au mois d'août, celle-ci a été de 4,44 % en rythme annuel.

Des fondamentaux solides Patricia Urbano insiste par ailleurs sur le remarquable assainissement de l'économie brésilienne au cours de la décennie passée : «Le Brésil a accumulé 239 milliards de dollars de réserves de change. Son système financier est sain. Ses banques sont bien capitalisées, avec des bons niveaux de fonds propres. » José Cuervo, gérant actions, spécialisé dans les valeurs brésiliennes chez HSBC AM, renchérit en soulignant pour sa part que depuis 2008, le Brésil est devenu créditeur net (ses réserves de changes excèdent sa dette extérieure) et que, pour preuve de la qualité de ses fondamentaux macro-économiques, les agences de notation financière Standard & Poor's et Moody's ont accordé le statut « investment grade » à la dette brésilienne. (NDLR : en classant une dette d'Etat en « investment grade » , les agences de notation indiquent que le risque de défaut pour les créanciers est particulièrement faible au vu des fondamentaux économiques du pays débiteur). Un pays riche de ses ressources naturelles et de son lien avec la Chine Il faut dire que le Brésil profite grandement de sa richesse en ressources naturelles et du resserrement des liens commerciaux avec la Chine. Patricia Urbano le confirme : « La modernisation de la Chine entraine un accroissement sensible de ses besoins en matières premières. Or, le Brésil produit précisément des matières premières de qualité en quantité.» Patrice Lemonnier insiste aussi sur la vitalité et la puissance de l'agriculture brésilienne et sur les débouchés qui se présentent à elle : « La population mondiale augmente, et les besoins alimentaires de grands pays émergents sont croissants. Dans ce contexte, le Brésil s'impose de plus en plus comme le grenier du monde.» Reste que si le statut de producteur de matières premières est un indéniable atout quand la demande mondiale est bien orientée et que les cours des dites matières premières montent, le Brésil pourrait bien souffrir du ralentissement de la croissance globale qui se dessine aujourd'hui. Une économie reposant sur une forte demande interne Un risque que José Cuervo et Patricia Urbano relativisent. L'un et l'autre allèguent que l'économie brésilienne repose sur une demande interne vigoureuse peu sensible à la conjoncture mondiale. « Certes une inflexion de la croissance mondiale pèserait sur la demande de matières premières dont le Brésil est l'un des gros producteurs, concède Patricia Urbano, mais au final l'économie brésilienne est une économie peu ouverte. Seuls 15 % du PIB sont liés à la demande étrangère. Il s'agit de l'une des faiblesses de l'économie brésilienne quand le monde est en phase de croissance forte mais en l'espèce, à l'heure où l'on évoque un ralentissement de la demande mondiale, elle est aussi un avantage.» Consommation : des perspectives plutôt attrayantes Sur le front de la consommation, les perspectives restent donc bonnes, tout d'abord parce que « les couches les plus pauvres de la population brésilienne bénéficient à présent du meilleur contrôle de l'inflation, et que le salaire minimum a augmenté plus rapidement que les prix. Dans ce contexte et grâce à la forte croissance enregistrée ces dernières années (exception faite de 2009), 30 millions de brésiliens parmi les plus pauvres ont pu intégrer la classe moyenne depuis 2005 » précise la gérante d'Edmond de Rotschild AM, qui insiste aussi sur la faible tradition de thésaurisation des Brésiliens : « Les Brésiliens épargnent peu ou pas. L'hyperinflation puis la très forte inflation qu'ils ont subie pendant des lustres (NDLR : les prix progressaient encore de plus de 16 % en 2003) ne les incitaient pas à épargner. Au contraire, il valait mieux pour eux dépenser leur argent rapidement avant qu'il ne se déprécie. Aujourd'hui, si l'inflation se normalise, les habitudes demeurent et la consommation devrait encore progresser d'environ 10 % en 2010, d'autant que le crédit repart, que la confiance des ménages s'améliore et que l'endettement de ces derniers est limité...». Les Brésiliens ont donc des marges de manœuvre pour s'endetter. C'est d'ailleurs l'un des arguments que Patrice Lemonnier avance en faveur du pays auriverde : « le Brésil se finance aujourd'hui avec des taux à 11 % qui, au vu de ses fondamentaux économiques, sont appelés à baisser. La baisse des taux doit se traduire in fine par une augmentation de l'endettement des Brésiliens et, par ricochet, une hausse de la demande interne et de la consommation. » S'ils anticipent une croissance du crédit, les gérants de Edmond de Rothschild AM et de HSBC Global AM voient les choses d'un autre œil concernant les taux, dont ils jugent que la hausse pourrait être envisagée du fait d'une inflation accrue. José Cuervo argumente : « Le taux de chômage au Brésil est désormais descendu nettement en dessous de 7 %. Ce taux très faible pour le Brésil est source de tensions salariales et donc d'inflation. » Un investissement bien orienté Quoi qu'il en soit, l'investissement devrait, lui aussi, soutenir l'activité d'après José Cuervo : « En 2007, le Brésil a lancé un plan de 300 milliards de dollars sur quatre ans afin de moderniser ses infrastructures autoroutières, portuaires et de production d'énergie, en investissant dans les énergies renouvelables et les champs pétroliers en eau profonde, » ce qui pourrait lui permettre de doubler ses réserves pétrolières d'ici 10 ans. Et puis « Le Brésil organisera la coupe du monde de football en 2014 et Rio de Janeiro accueillera les Jeux Olympiques en 2016 , rappelle Patricia Urbano. Les investissements en infrastructures que commandent ces deux événements devraient stimuler la croissance.» Une valorisation raisonnable Faut-il se ruer pour autant sur le marché actions brésilien ? Aucun des trois gérants que nous avons interrogés ne le dit même si la valorisation de ce dernier « reste attractive » pour José Cuervo, quand Patrice Lemonnier relève qu'elle n'est pas excessive (11 fois les bénéfices 2011, soit dans la moyenne de la zone émergente). L'inquiétude concernant l'évolution du cycle mondial pourrait entraîner une certaine volatilité de la bourse brésilienne, les investisseurs ayant tendance à surjouer les incidences du cycle économique sur la demande de matières premières dont le Brésil est un des acteurs majeurs. Il n'en reste pas moins que le Brésil sur le long-terme parait un investissement incontournable.

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