Au vu des résultats du premier semestre 2010 publiés par le promoteur immobilier Nexity, le marché immobilier du neuf se porte bien, retrouvant son niveau de 2007, mais reste fortement dépendant des dispositifs de soutien gouvernementaux et plus particulièrement du dispositif Scellier. Selon Nexity, « la crise a été effacée tant en termes de réservations qu'en termes de prix (3.536 euros/m² en moyenne), ce sont les acheteurs qui ont changé sous l'effet des dispositifs de relance du gouvernement. » Selon Alain Dinin, PDG de Nexity : « pour devenir propriétaire de son logement en France, il vaut mieux être jeune ou vieux mais avec des revenus supérieurs à la médiane des salaires français, mais ne surtout pas être un « quadra » appartenant à la classe moyenne qui cherche à préparer sa retraite. ». Le parcours immobilier des clients particuliers de Nexity est de devenir primo-accédants à 35 ans, investisseurs à 46 ans et secundo-accédants à 51 ans.
Au total, près de 70 % des primo-accédants ont bénéficié d'une aide gouvernementale à l'achat. Soutenus par différents dispositifs favorisant l'aide à l'accession, réservés aux primo-accédants et aux revenus modérés (prêts à taux zéro, Pass-foncier...), ces acheteurs sont de plus en plus nombreux et représentent désormais près d'un quart des ventes de logements neufs. Ces dispositifs ont ainsi permis à des ménages plus modestes de devenir propriétaires. Ces nouveaux propriétaires n'ont jamais été aussi jeunes et achètent en majorité dans les grandes villes. Selon les analyses de Nexity, les ménages primo-accédants ont entre 30 et 35 ans et gagnent moins de 34.200 euros par an, et même moins de 30.000 euros en régions.
Cependant, ces aides gouvernementales n'ont pas eu d'effet de surchauffe sur les prix des biens en primo-accession comme on le redoutait. Après avoir peu évolué entre 2005 et 2007, les prix au mètre carré ont atteint un point haut au premier semestre 2008 (3.227 euros/m²), puis sont retombés au second semestre (2.911 euros/m²) et n'évoluent quasi pas depuis (2.973 euros/m² au premier semestre 2010). Si les prix restent stables, le budget que les ménages modestes consacrent à leur acquisition diminue. En 2005, les primo-accédants achetaient en moyenne 70 m² pour 210.000 euros. En 2010, ils achètent 67,7 m² pour 201 000 euros. Ces évolutions de prix et de surfaces sont la conséquence directe du dispositif Pass-foncier qui a, en partie, compensé la baisse de budget disponible. Ce dispositif a en outre permis à 71 % des acheteurs de financer leur logement avec moins de 10 % d'apport.
Autre constat de Nexity. Les acheteurs de logements neufs déjà propriétaires de leur résidence principale sont toujours aussi peu présents, puisqu'ils représentent 5,4 % de l'ensemble des ventes contre 15 % en 2007. Mais alors qu'entre 2005 et 2009, leur budget d'acquisition avait fortement diminué (292.000 à 252.000 euros), il revient à son plus haut niveau (291.000 euros) au premier semestre 2010. Ces propriétaires sont revenus vers des logements plus grands, quatre ou cinq pièces, (61 % des logements achetés en 2010 contre 47,6 % sur l'ensemble de l'année 2009) pour un prix moyen au m² de 3.683 euros. On note cependant une forte disparité entre la province et l'Ile-de-France. En Ile-de-France, les déjà-propriétaires, relativement jeunes (44 ans) et bénéficiant de revenus confortables (70.000 euros) ont choisi des biens de standing (4.318 euros/m²). En province, les propriétaires sont plus âgés (56 ans) ont des revenus plus faibles (54.000 euros) et achètent des logements moins chers (3.295 euros/m²).
Les investisseurs représentent au premier semestre 2010 plus de la moitié des ventes de logements neufs. Que le marché de l'immobilier neuf soit essentiellement porté par l'investissement locatif n'est pas un hasard. En effet, 83 % de ces investisseurs ont profité d'une réduction d'impôt dans le cadre du dispositif Scellier, soit au total 42 % des acheteurs de logements neufs. Selon Nexity, le budget moyen de ces investisseurs a fortement progressé, atteignant au premier semestre 2010 plus de 190 000 euros, soit un niveau proche de 2001. Plusieurs raisons à cette augmentation. Grâce à des revenus importants (plus de 80.000 euros en moyenne), ces investisseurs achètent des biens plus grands (52,5 m² en moyenne) délaissant les studios, souvent en sur-offres, et se concentrent sur des zones géographiques où le marché est tendu, donc où les biens sont plus chers. Ces différents facteurs cumulés à une augmentation du prix des logements locatifs (3.638 euros/m²) ont favorisé cette explosion du budget des investisseurs.
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