(AOF) - Le titre Dexia figure parmi les plus fortes baisses de l'indice SBF 120 avec une chute de 3,09% à 3,261 euros aujourd'hui. Le marché semble déçu par les objectifs de la banque franco-belge, dévoilés aujourd'hui, et jugés trop prudents. L'établissement, sauvé in extremis de la faillite en septembre 2008, a affiché sa volonté d'achever sa restructuration financière à l'horizon 2014. En premier lieu, la direction veut procéder au rééquilibrage des métiers au profit de la banque de détail et commerciale. Selon les prévisions dévoilées aujourd'hui, les activités bancaires de proximité devraient représenter environ 60% du total des revenus du groupe contre 36% en 2007. La banque de proximité en Belgique et au Luxembourg devrait bénéficier de la poursuite du plan d'investissement de 350 millions d'euros engagé en 2009 et destiné à moderniser le réseau de distribution, anticipe Dexia. Dexia veut par ailleurs profiter de son potentiel de croissance en Turquie, où elle est présente avec DenizBank. Cette filiale représentera 27% environ du total des revenus du groupe en 2014, anticipe-t-elle. Concernant la structure financière du groupe, Dexia s'est engagé à réduire son bilan de 35% entre 2008 et 2014. La banque compte poursuivre la réduction des coûts pour atteindre un coefficient d'exploitation inférieur à 65% en 2014. Le coût du risque devrait également être réduit, ce qui devrait conduire le groupe à un résultat avant impôts de l'ordre de 1,8 milliard d'euros dans trois ans. "Nous tournons une page importante de l'histoire du groupe et je suis confiant en notre capacité à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés", a déclaré Pierre Mariani, l'administrateur délégué du groupe.
Les points forts de la valeur
- Dexia est le leader mondial des prêts aux collectivités locales, un marché qui devrait être porté par les besoins dans les pays émergents. - Le plan de sauvetage est bien avancé, avec le recentrage des activités, la vente de la filiale américaine FSA déficitaire, la réorientation du refinancement, un arrêt du trading pour compte propre, et une réduction des coûts. - Le groupe est désormais engagé dans des activités moins risquées. - La banque est extrêmement attentive à sa liquidité. Le ratio de fonds propres est de 12,2%. - Depuis le 30 juin, Dexia ne bénéficie plus, comme prévu, du mécanisme de garantie des Etats pour se refinancer. - Le système rémunération des dirigeants a été complètement revu de façon à éviter les abus.
Les points faibles de la valeur
- Dexia est désormais centré sur des activités à faibles marges et très concurrentielles. - Le coût de la restructuration reste difficile à prévoir. - Les investisseurs, inquiets des conséquences de l'accord conclu en février dernier avec la Commission Européenne, se demandent si Dexia parviendra à dégager des bénéfices tout en réduisant la taille de son bilan de 35% d'ici 2014. - La Commission Européenne impose à Dexia de verser des dividendes éventuels en actions jusqu'en 2011. - En dépit de la cession de sa filiale américaine FSA, Dexia va conserver une exposition à certains actifs. - La valeur est, à l'image de l'ensemble du secteur, très volatile.
Comment suivre la valeur
- La valeur ne fait plus partie du CAC 40 à compter du 20 septembre 2010. - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur. - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail. - Le coût du risque reste à surveiller. - Surveiller également la mise en place du dispositif " de Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%. - Le titre a perdu son statut de valeur refuge qui prévalait avant la crise du fait de son exposition aux collectivités locales. - Suivre de près l'évolution des résultats en 2010, fragilisés par les exigences de la Commission Européenne. L'une de ces exigences est notamment de ne pas acquérir une autre banque avant fin 2011.
Finance - Banques
Deux changements importants vont avoir un impact sur l'avenir des banques françaises. Premièrement, elles vont être soumises à une nouvelle taxe dès l'année prochaine. La taxe bancaire, qui s'appliquera à une vingtaine de banques, établissements de crédit et entreprises d'investissement, abondera le budget de l'Etat à hauteur de 504 millions d'euros l'an prochain. A cela s'ajoutera une augmentation de la participation des établissements financiers au fonds de garantie des dépôts, à hauteur de 90 millions d'euros supplémentaires en 2011, 2012, puis 2013, soit 270 millions en tout. En 2013, les autorités estiment que plus de 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires sera prélevé auprès des banques. De plus, de nouvelles normes prudentielles vont voir le jour avec la finalisation de l'accord Bâle III, applicable à l'horizon 2019. L'objectif est de relever de 2% à 7%, d'ici 2019, le ratio de solvabilité bancaire. Ce ratio rapporte les fonds propres d'un établissement à ses engagements dans l'économie. Plus il est élevé plus les prises de risques sont limitées. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 0.03 EUR | ||||||||
Date du cours | 02/03/2016 | ||||||||
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