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Dreamnex, des rencontres profitables

13/10/2010 - 18:26 - Sicavonline - Vincent Bezault


Dreamnex, des rencontres profitables

L'année 2010 n'a pas été très faste pour l'action Dreamnex. Le leader européen du charme sur Internet accuse en bourse un repli d'environ 25 % depuis son plus haut de la mi-mars et la publication de ses résultats 2009. Les investisseurs peinent toujours à admettre la décroissance du chiffre d'affaires - une tendance qui se confirme au premier semestre mais que contrebalance l'amélioration de la rentabilité. Patrice Macar, le président de Dreamnex, répond à Sicavonline sur l'infléchissement de son activité, son business model et sa stratégie de diversification dans les jeux d'argent.

Patrice Macar, Dreamnex avait mécontenté la bourse en annonçant en début d'année que son activité reculerait. Ce fut bien le cas, mais votre rentabilité s'est en revanche améliorée. Comment êtres-vous parvenu à cela ?

Nous avons complètement restructuré le groupe dans le courant de l'année 2009 suite au rachat de quatre sociétés. Nous avons donc optimisé l'informatique et regroupé les équipes. La rentabilité du groupe a du coup fait un bond exceptionnel au 2nd semestre 2009 et s'est encore améliorée au 1er semestre 2010, avec une marge nette de 16% contre 13 % un an auparavant.

La mauvaise surprise est tout de même que le « charme » n'est finalement pas insensible à la conjoncture. L'activité a fléchi de 4,2 % en 2009 et de 8,4 % au 1er semestre 2010.

Il y a trois explications à cette baisse : primo, l'environnement économique. Dreamnex est sur des marchés grand public et même si la consommation de « charme » est impulsive, notre secteur, est un peu touché par la réduction des budgets des ménages. Nous l'avons vu dans les sex toys où la croissance était de 10 à 20% tous les ans depuis la création de notre entreprise et dont le chiffre d'affaires au 4e trimestre 2008 a soudainement chuté de 25% avec la crise. Depuis, nous enregistrons des décroissances de l'ordre de 5% à 10%. Mais cette activité se redressera quand la consommation et la confiance des ménages s'amélioreront, parce que la tendance de fond est vraiment à une banalisation des sex toys. Seconde raison à la baisse d'activité : nous avons préféré le profit au chiffre d'affaires, en coupant certaines campagnes de publicité peu rentables. Croyez-moi faire +30 % de facturations n'est pas difficile, il suffit d'acheter plus de pub, mais en ce cas, nous détériorons notre marge. Nous nous focalisons sur le profit et vous constaterez qu'il augmente en permanence. Le résultat net a, ainsi, progressé de 14,9 % au 1er semestre. Mon objectif n°1 est de dégager du cash. Nous versons un gros dividende à nos actionnaires. Tertio, nos ventes ont fléchi, parce que nous avons a été un peu « chatouillés » par des concurrents, venus en début d'année avec des offres commerciales très agressives, qui nous ont soufflé des affiliés et des positions sur les moteurs de recherche. Depuis, nous avons réagi commercialement et cette mauvaise passe est un peu derrière nous.

Quels sont vos principaux concurrents ?

La concurrence est assez éclatée. Nos deux concurrents les plus célèbres sont Rentabiliweb sur les activités de rencontre et de webcam, et Meetic sur la rencontre. Les autres sont inconnus du grand public, ce qui ne les empêche pas d'être virulents. La plupart sont plutôt mono-métiers. Dreamnex est la seule société du secteur qui couvre tous les métiers.

Est-ce que, sur les activités de webcam et de VOD (Vidéo à la demande), le modèle économique payant de Dreamnex reste le bon face à des concurrents comme Youporn, qui offre de la vidéo gratuite, (ce que Dreamnex ne fait pas), pour ensuite monétiser l'audience ainsi générée avec des services de webcam payants?

Notre modèle est de vendre de la webcam, mais aussi de vendre de la VOD premium. Le contenu du site auquel vous vous référez poursuit le même objectif que nous. La différence réside dans le fait qu'il attire ses prospects avec du contenu bas de gamme et gratuit, ce qui lui permet de générer beaucoup de trafic. Pour notre part, nous ne sommes pas gratuits et nous achetons notre audience. Je reconnais qu'une partie de la clientèle qui se serait peut-être abonnée chez nous choisit de se satisfaire d'un contenu de mauvaise qualité parce qu'elle l'obtient gratuitement. Il n'en reste pas moins que cette offre bas de gamme ne suffit pas au reste de la clientèle en quête de contenus premium avec des actrices connues, comme ceux que réalise Marc Dorcel. Ces consommateurs-là sont toujours prêts à payer. Par conséquent, bien que la concurrence nous ait fait mal, elle n'a pas tué notre business de la VOD. Elle l'a un peu « challengé » (sic) et d'une certaine manière tiré vers le haut.

Vous comptez vous diversifier dans les jeux d'argent. Quel est votre plan de marche pour cette activité de jeux en ligne ?

Afin de gagner du temps et disposer d'une équipe basée dans le berceau de l'industrie, à Malte, nous avons acquis une société locale. Il s'agit d'une équipe performante, incluant un ancien d'Unibet, l'un des gros acteurs de ce secteur, ainsi qu'un financier, ancien auditeur chez KPMG. Ce qui est intéressant, c'est que l'investissement est quasi nul. Nous ne créons pas de salle de poker virtuelle ni n'investissons massivement dans la technologie. Nous nous efforçons juste de nouer des partenariats industriels avec des acteurs qui proposent des services clé en main de casino, de poker et de paris sportifs, sur lesquels nous apposerons nos marques. Nous en possédons déjà une pour le casino (Roulette 69) et les autres sont en train d'être définies. Notre idée est de profiter sur ce business de l'audience que nous avons déjà acquise. Nous irons pas à pas. Nous verrons d'abord dans quels pays ce type d'offre accroche, avant d'investir davantage, sans prise de risque.

Concernant les jeux d'argent, vous n'avez donc pas aujourd'hui d'objectif chiffré ?

Non, je n'en ai pas, mais je ne serais pas surpris qu'à terme l'activité « jeux d'argent » représente 15% à 20 % de l'activité. Le marché mondial des jeux d'argent en ligne représente environ 20 Mds de dollars (NDLR : la croissance attendue de ce marché est d'environ 9 % par an, selon certains analystes). L'Europe (plus de 8 milliards d'euros) constitue le plus gros marché, avec des croissances prévues entre 10 à 40 % par an selon les pays.

L'idée est donc de retrouver potentiellement de la croissance au travers des jeux d'argent en ligne.

Pas seulement par ce biais-là. L'activité « rencontres » progresse chez nous très fortement, avec un positionnement « rencontres sensuelles » qui marche tellement bien que souhaitons élargir notre audience en allant sur le créneau des rencontres amoureuses avec une nouvelle marque baptisée WeKiss. En VOD, nous n'avons pas vraiment de croissance. En revanche, le marché de la webcam demeure dynamique. Nous nous sommes fait un peu bousculer, nous avons réagi, notre nouvelle offre est concurrentielle et nous avons tout ce qu'il faut pour retrouver des chiffres en progression.

Aujourd'hui vous réalisez 55 % de votre chiffre d'affaires à l'international, n'est-ce pas principalement là que vous devez chercher la croissance?

Certes, d'autant que nos métiers s'internationalisent assez facilement. En lançant WeKiss dans cinq pays (France, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Pays-Bas), nous internationalisons l'activité « rencontres ». En ce qui concerne la VOD et les Webcams, nous avons testé au 1er semestre une dizaine de nouveaux pays, dont quatre intéressants et profitables, où nous allons intensifier nos investissements.

Quand vous évoquez une intensification des investissements, envisagez-vous de la croissance externe ?

Oui. En 2009, la réorganisation nous avait mobilisés, mais nous nous recherchons à nouveau des croissances externes intéressantes dans le charme mais pas uniquement. Nous avons assis notre succès et notre rentabilité sur le charme. Cela nous a donné une capacité à créer des sites, à gérer du paiement, à créer de l'audience et nous pouvons adapter ce savoir-faire à d'autres services de divertissement. Notre entrée dans les jeux d'argent en ligne s'inscrit dans cette logique. Mais, en tout cas, nous n'achèterons que des entreprises nous offrant des synergies fortes et offrant des rentabilités élevées. Nous ne voulons pas acquérir de sociétés qui feraient baisser notre marge opérationnelle. Par ailleurs, nous ne délaisserons pas la croissance interne car Dreamnex rassemble seulement 82 personnes pour un chiffre d'affaires de plus de 60 millions d'euros. Nous avons donc deux à trois fois moins de personnel par rapport aux ratios de Meetic. Nous devons renforcer nos équipes.

Vous voyez-vous toujours indépendant dans cinq ans ?

C'est une bonne question. En toute honnêteté, je ne sais pas. Cela dépendra de la diversification hors du « charme ». Si nous restons un spécialiste uniquement de ce secteur, peu d'acteurs pourront nous racheter. En revanche, si demain le charme n'est que l'une des composantes de l'activité de Dreamnex, le sujet deviendra plus pertinent et il faudra être à l'écoute. Mais aujourd'hui, la question ne se pose pas. Dreamnex est aujourd'hui une vrai cash machine, dans laquelle je m'investis à 200 % et dont la réussite me profite à plein. Dans ces conditions, la cession n'est vraiment pas une finalité. Vincent Bezault

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