(AOF / Funds) - "Le jeu de dupes continue. Quelle sera l'ampleur de la deuxième phase de l'assouplissement quantitatif (QE2) ? Les investisseurs réagissent à de supposées informations privilégiées, disséminées par des journalistes proche de la Fed. La Fed elle-même interroge à présent les dealers ! Qu'a-t-elle appris ? Probablement que ses primary dealers attendent un geste fort (...) La quantité est-elle vraiment le point le plus important pour les obligations ? Oui, si l'on en croit la réaction du marché cette semaine", jugent les analystes de Société Générale Cross Asset Research. "Les allusions selon lesquelles la Fed allait probablement se montrer prudente quant au montant initial du QE ont inquiété les investisseurs. Mais hier de nouveaux signes (enquête de la Fed auprès des banques au sujet du QE2) indiquant qu'elle ne voulait pas décevoir les ont rassurés." "La réalité n'est peut-être pas aussi simple. Par définition, un programme plus volumineux impliquerait des souscriptions plus importantes par la Fed - un facteur positif pour les obligations. Cela pourrait également contraindre la Chine à relever ses taux, à cause des conséquences de la baisse du dollar sur l'inflation ; le relèvement des taux en Chine et les facteurs de baisse du dollar pourraient contraindre le géant asiatique à revoir encore à la hausse son intervention sur le marché des changes, mais cela impliquerait de nouveaux rachats de bons du Trésor et servirait la cause de la Fed." "A l'opposé de ces facteurs positifs, un vaste programme de QE2 pourrait également entraîner une hausse des attentes d'inflation aux Etats-Unis - ce qui au final représenterait une menace pour les obligations. Les deux tiers environ attendent un programme de 1.000 milliards de dollars. Un tiers attend 400 à 750 milliards de dollars. L'enquête Reuters en début de semaine était toutefois plus prudente (environ 80 à 100 milliards par mois) et la Fed devrait donc envisager des sondages quotidiens. En revanche, nous sommes plutôt d'accord avec le marché pour le moment : un QE2 agressif serait favorable aux obligations, puisque les propos de la Fed feront très clairement comprendre que les menaces d'inflation ne sont pas imminentes et peuvent/vont être gérées bien plus tard lorsque les capacités excédentaires (chômage) amorceront enfin un déclin." "La plus grande menace pour les obligations se trouve sans doute ailleurs. Les investisseurs semblent anticiper une victoire des Républicains aux prochaines élections - et en cas de défaite, ils redouteraient des hausses d'impôts (facteur baissier pour les obligations). Le principal risque pour les obligations viendra probablement des indicateurs économiques (PMI et chômage principalement). Une Fed avançant pas à pas (avec un programme QE2 ajusté en fonction des indicateurs économiques) rendrait les investisseurs particulièrement réactifs aux indicateurs, bons ou mauvais." "La baisse inattendue du nombre de demandeurs d'emploi annoncée hier rendra les investisseurs nerveux la semaine prochaine, puisqu'elle augmente la probabilité d'une hausse des salaires. L'indicateur du sentiment économique dans l'UEM était également très positif (au plus haut depuis près de trois ans). Les indicateurs publiés cette nuit ont toutefois été décevants, notamment la production industrielle japonaise et coréenne ainsi que les ventes au détail en Allemagne pour le mois de septembre. Ce dernier indicateur n'est pas le plus fiable, mais il pose la question de la dynamique positive de la demande nationale." "Jeudi, les bons du Trésor ont réussi à faire fi de ces nouvelles, car l'attention était focalisée sur l'enquête de la Fed et sur le happy end pour les émissions de la semaine (succès de l'émission 7 ans). Le titre 10 ans a donc rebondi au-delà de ses niveaux de clôture de mardi. Nous conserverons un biais haussier en début de semaine prochaine." "Le rapport du FMI sur les perspectives économiques mondiales parle d'une reprise économique fragile et inégale. Le FMI prévient sans détour que le rééquilibrage externe dans le G-20 reste modeste, puisque les déséquilibres mondiaux, après avoir décliné avec la baisse globale des échanges commerciaux pendant la crise, ne devraient pas reculer à moyen terme. Les risques baissiers pour la reprise restent élevés... Le secteur financier reste le talon d'Achille des perspectives de reprise pour la demande privée. Du côté de la politique budgétaire, le FMI prend à présent clairement une nouvelle position : les politiques budgétaires doivent de plus en plus répondre aux exigences à moyen terme pour permettre la viabilité de la dette." "Ces derniers jours, un regain de tensions dans les spreads des Etats de l'UEM a été observé. Les investisseurs ont été perturbés cette semaine par des signes indiquant que l'Irlande pourrait être embourbée dans un cycle de réduction des dépenses, ralentissement de la croissance, faibles recettes budgétaires, entraînant à leur tour de nouvelles mesures d'austérité, et ainsi de suite." "Pendant ce temps, le sommet de l'UE continue, et l'Allemagne semble de plus en plus proche de faire accepter son idée de futur mécanisme de résolution des crises de la dette. Selon ce programme, les porteurs d'emprunts d'Etat partageraient une partie des coûts en cas d'une restructuration de dette. D'après Van Rompy il n'est toutefois pas question d'une facilité de rééchelonnement de la dette. Dans ce contexte de regain de tensions sur le plan souverain et de renchérissement de l'euro, la hausse continue des forwards Eonias et les fortes attentes de relèvement de taux semblent hors de propos." "La BoJ admet qu'elle pourrait ne pas atteindre la stabilité des prix avant 2014. Dans son rapport sur les perspectives d'activité et de prix, les prévisions de croissance sont revues à la baisse pour l'exercice 2010-2011, et le retour de l'inflation en territoire positif n'est pas prévu avant 2012. Notons que la BoJ prévoit des pressions à la baisse sur l'inflation CPI, conséquence des révisions sur le CPI qui auront lieu en août 2011. D'après les économistes SG, si l'impact est similaire à la dernière révision du CPI (août 2006) alors l'inflation n'atteindra pas 1% avant 2014. Ce point peut sembler très technique, mais le marché pourrait réagir de façon haussière à cette information, car elle peut être perçue comme suggérant une hausse du besoin d'assouplissement quantitatif. En effet, les publications du CPI aujourd'hui (hors effets des taxes sur le tabac) ont souligné la déflation croissante malgré l'action de la BoJ." AUT/ALO
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