« Le projet de loi de finances pour 2011 modifie certaines dispositions relatives à la réduction d'IR qui pénalisent fortement les PME françaises dans leur recherche de financement en cours et à venir. Le projet initial prévoyait en effet l'application de ces nouvelles dispositions, telles que le coup de rabot de 10 % sur la réduction ou l'exclusion de certaines activités non risquées, à compter du 1er janvier 2010. Conscients des possibles abus que les règles actuellement en vigueur pouvaient entraîner pour la collecte IR (et ISF) se terminant le 31 décembre 2010, les parlementaires ont adopté un amendement prévoyant une application de ces nouvelles dispositions à compter du 13 octobre 2010. 4 Ces règles ne seraient pas applicables aux investissements réalisés par les FIP ou les FCPI avant le 1er janvier 2011. Or ces derniers ont également introduit la règle selon laquelle les montants souscrits dans des entreprises éligibles donnant lieu à réduction IR (soit en direct, soit à travers des FIP ou des FCPI) seront soumis à la réglementation de minimis ou à tout autre montant plus élevé qui pourrait être fixé ultérieurement par la Commission Européenne. Ce texte vient ainsi bouleverser le dispositif donnant lieu à une réduction IR dès lors que les PME pouvaient avant recevoir des souscriptions sans aucune limite. Les parlementaires n'ont sans doute pas mesuré les conséquences de ces nouvelles dispositions. En effet, la réglementation de minimis prévoit un plafond d'investissement par entreprise de 200.000 euros sur trois exercices fiscaux et il est fort probable que la Commission Européenne, qui avait fixé un plafond à 1,5 millions d'euros par PME, porté exceptionnellement à 2,5 millions d'euros dans le cadre des collectes ISF 2009 et 2010, ne maintienne ou n'augmente ce plafond avant le début de l'année 2011 (Concernant les FIP et les FCPI, cette mesure s'applique sur leur quota de 60 % investi à partir de souscriptions). Ainsi, en introduisant ces nouvelles dispositions, le législateur créé une insécurité juridique à l'égard des PME telle, que celles-ci ne peuvent plus recevoir à ce jour et sur trois exercices fiscaux plus de 200.000 euros de souscriptions donnant lieu à réduction IR. Cette mesure s'applique aussi bien aux souscriptions émanant de particuliers, de holdings, de FIP ou de FCPI. Concernant les FIP et les FCPI, cette mesure s'applique sur leur quota de 60% investi à compter du 1er janvier 2011. Par ailleurs, si le plafond laissé à la discrétion de la Commission Européenne ne dépassait pas 1,5 millions d'euros, tel qu'initialement prévu par le projet de loi de finances, un grand nombre de PME en France pourrait ne plus pouvoir trouver à financer leurs fonds propres à l'avenir. Sensible aux difficultés soulevées par ces aménagements, un parlementaire (M. Tardy) avait déposé un amendement prévoyant l'applicabilité des plafonds d'investissement par PME au 1er janvier 2011. Cet amendement n'a pas été soutenu au cours des débats parlementaires. Il nous parait donc essentiel que l'amendement Tardy soit repris au Sénat au cours de la session débutant mi novembre afin de permettre aux PME éligibles de pouvoir recevoir des souscriptions en toute sécurité d'ici la fin de l'année, et d'inciter fortement la Commission Européenne à fixer un plafond suffisamment élevé pour qu'il ne pénalise pas à l'avenir le besoin en fonds propres des PME en France. » Nicolas de Witt, associé, département capital investissement Christophe Flaicher, associé, département fiscal Bertrand Hermant, collaborateur, département fiscal
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