Après une chute vertigineuse, les taux des crédits immobiliers sont exceptionnellement bas, les meilleurs dossiers peuvent obtenir un taux d'emprunt sur 15 ans inférieur à 3 %. Les causes de ce plongeon des taux sont simples. Vous ne le savez peut être pas mais les taux proposés aux acheteurs immobiliers par les établissements bancaires sont indexés sur l'indice OAT (obligations assimilables du Trésor) qui reflètent les taux d'emprunt d'Etat. Et cet indice ne cesse de baisser depuis près d'un an. Les banques se sont également livrées à une guerre des taux bas pour attirer un maximum de clients et atteindre leurs objectifs commerciaux. Une concurrence entre les différentes enseignes bancaires qui de ce fait s'intensifie traditionnellement en fin d'année.
Mais cette année, le scénario est différent. Alors que beaucoup prévoyaient une stabilisation des taux, voire une nouvelle baisse, les doutes du marché sur l'Europe monétaire et politique, ainsi que sur la capacité de la France à faire face à ses dettes ajoutés à la crise que traverse l'Irlande ont inversé la tendance. Pour la première depuis plus d'un an, l'OAT affiche une progression de 0,42 % entre les mois de novembre et de décembre.
Suite à ces tensions, les taux d'emprunt subissent en moyenne une légère hausse de + 0,3 %. Mais selon le directeur adjoint de Cafpi (courtier en prêts immobiliers), Philippe Taboret, seules les banques ayant déjà rempli leurs objectifs commerciaux de l'année ont réellement répercuté cet enchérissement sur leur grille tarifaire. Les autres établissements devraient donc continuer à proposer des prix attractifs pour boucler les objectifs de fin d'année. Une réalité qui amène Philippe Taboret à penser que « ces tensions sont passagères et que cette hausse ne devrait pas aller beaucoup plus loin. »
Les Etats de la zone euro, dont la France, « ont engagé des politiques pour rassurer les marchés et éviter une trop forte progression des taux de crédit jugée dangereuse pour l'économie de cette zone. » En outre, une majorité d'acheteurs qui doit faire face à une forte expansion des prix n'aurait alors plus les moyens de s'offrir un logement. Côté prévisions, Philippe Tabouret reste optimiste et serein, le directeur adjoint de Capfi ne voit pas de retournement de marché à l'horizon du printemps 2011, mais penchent pour une fluctuation des taux fixes moyens de 0,50 %, soit des prêts accessibles entre 3 % et 3,50 % sur 15 ans.
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