D'après le rapport mensuel de la Banque centrale européenne (BCE), les prix des logements dans la zone euro se redressent. Après une baisse annuelle de près de 3 % en 2009, les prix ont repris 0,3 % au premier trimestre 2010, puis 1,8 % au deuxième.
L'augmentation du niveau général des prix cache d'importantes disparités entre les 16 pays utilisateurs de l'euro monnaie. La France, la Belgique et la Finlande tirent le marché européen vers le haut et affichent des progressions de 5 à 10 %, essentiellement imputables à la croissance des prix des logements dans leur capitale respective, tandis qu'ils se sont à nouveau repliés en Irlande, en Grèce, en Espagne, au Pays-Bas, en Slovaquie et en Estonie.
Comme sur le marché hexagonal, la BCE note une amélioration de la demande de logements en 2010, due en grande partie à la baisse des taux d'intérêts et plus généralement à la dissipation des obstacles à l'obtention de crédits. « L'amélioration continue des conditions d'emprunt, liée à la baisse des taux d'intérêt nominaux sur les prêts au logement accordés aux ménages, a contribué à soutenir les conditions de la demande au premier semestre 2010 ». Par ailleurs, la dernière enquête de la BCE sur la distribution du crédit bancaire montre que, pour la première fois en plus de deux ans, il n'y a pas eu de nouveau durcissement net des critères d'octroi des prêts au logement au troisième trimestre 2010 (0 % contre 10 % aux premier et deuxième trimestres 2010). Par contre l'offre, reste atone, la banque centrale relève une contraction de l'investissement dans l'immobilier résidentiel à - 4 % en rythme annuel au deuxième trimestre 2010.
La BCE ne prévoit pas de nette amélioration de ce côté là. Les indicateurs disponibles relatifs à la production dans le secteur de la construction au troisième trimestre 2010 font état de perspectives médiocres pour l'investissement résidentiel et d'une hétérogénéité importante entre les pays de la zone euro. Toutefois, les permis de construire, souvent utilisés comme indicateur avancé de l'investissement dans l'immobilier résidentiel, tendent à dénoter une amélioration des perspectives dans ce domaine.
Dans l'ensemble, les évolutions de l'offre et de la demande de logements laissent penser que la contraction des prix des logements observée dans la zone euro en 2009 a pris fin au cours des deux premiers trimestres 2010. Toutefois, l'activité immobilière et les hausses des prix des logements devraient continuer à faire preuve d'une dynamique plus modérée au regard des évolutions antérieures à 2009, des ajustements étant encore indispensables dans certains pays de la zone euro afin de corriger les excès du passé.
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