(AOF / Funds) - "Ben Bernanke a récemment été invité à l'émission américaine 60 Minutes pour clarifier les raisons et objectifs de la Fed sur le programme QE2. Depuis l'annonce du rachat de 600 milliards de dollars de bons du Trésor supplémentaires ces deux prochains trimestres, la Fed est sur la sellette. Si la plupart des observateurs conviennent que le QE1 est parvenu à apaiser des marchés accablés depuis la faillite de Lehman Brothers, les fondements du second tour d'assouplissement quantitatif semblent plus vagues", estime Bret Barker d'Amundi. "La Fed et Ben Bernanke espèrent relancer la demande globale afin d'endiguer la faible inflation et le niveau insatisfaisant de l'emploi, jugés trop bas par rapport aux niveaux que le Comité estime plus cohérents avec la double mission de la Réserve fédérale (emploi maximum et stabilité des prix)." "Reste à déterminer comment les rachats d'actifs permettront d'y parvenir. L'un des mécanismes de transmission du QE2 a consisté à abaisser les taux. (...) Depuis l'annonce du rachat d'actifs, le taux 10 ans a augmenté de 65pb à 3,25%, ce qui doit mettre la Fed un peu mal à l'aise. Elle réalise l'ampleur de la faiblesse du marché immobilier et mise sans aucun doute sur ses rachats pour influencer le taux directeur. De ce fait, toute hausse sensible du taux primaire des crédits immobiliers irait à l'encontre d'une stimulation de la croissance." "Récemment, les marchés ont été pris au dépourvu par la forte baisse des taux des bons du Trésor, mais à moins de 3,0%, il est difficile de justifier la détention de bons à 10 ans alors que la Fed suit un régime pro-croissance et pro-inflation. D'une certaine manière, ce marché avait déjà anticipé le QE2 car sur la courbe de taux d'intérêt, les rendements ont sensiblement chuté avant l'annonce officielle. On peut considérer la hausse récente des taux comme une liquidation généralisée, par différents opérateurs de marché qui prennent leurs profits, de leurs positions longues auprès de la Fed." "Durant cette phase ascendante, nous avons conservé un positionnement défensif avec une sous-exposition en duration. Facteurs techniques à part, la Fed doit comprendre que sa stratégie sera gagnante si les taux augmentent. En annonçant la poursuite du plan de relance budgétaire en 2011, le Président Obama a soufflé un peu plus sur le feu. D'après les analystes, les récents allègements d'impôts contribueront à hauteur de 0,5% à 1,0% à la croissance du PIB en 2011. Bien que les dernières statistiques sur la production et les dépenses des ménages pointent une accélération de la croissance, elles ne sont pas encore assez solides pour la soutenir." "La Fed a besoin d'un délai supplémentaire pour que ses mesures fassent effet. Il est trop tôt pour proclamer la réussite du QE2 alors que d'autres mécanismes de transmission ne sont pas encore établis. Une augmentation substantielle des liquidités au sein du système bancaire devrait engendrer une hausse des prêts. Les banques seront donc disposées à rechercher des opportunités. Cela fait seulement trente jours que le programme de 240 jours a débuté, si bien que les effets sont encore incertains." "Selon nous, le dernier mécanisme de transmission du QE2 sera un dollar affaibli. Celui-ci s'est toutefois redressé de 5,5% depuis l'annonce, en majeure partie du fait de la résurgence de la crise de la dette européenne. Le billet vert pourrait perdre du terrain, mais une nouvelle fois, il est trop tôt pour en évaluer l'impact." "Nous pensons que la Fed restera accommodante et que le FOMC maintiendra le statu quo pendant au moins douze mois supplémentaires. Dans ses dernières prévisions, il table en effet sur une croissance économique très faible en 2011 : il a révisé à la baisse sa fourchette de croissance du PIB de 3,5-4,2% à 3,0-3,6%, et mise sur un chômage encore à +9,0%. Lors de son interview, Ben Bernanke a affirmé que, au rythme où les choses vont, quatre à cinq années pourraient être nécessaires avant que le taux de chômage se normalise à 5-6%. Puis il a déclaré que de nouveaux rachats d'actifs étaient clairement une possibilité." "Ces propos ne sont pas ceux d'une personne sur le point de changer bientôt d'orientation. L'analyse des neuf dernières récessions survenues depuis 1954 révèle que la Fed n'a pas relevé ses taux tant que le chômage n'avait pas reculé de 0,70% en moyenne par rapport à son point haut. Compte tenu des dernières statistiques sur l'emploi et du bond du chômage à 9,8%, il y a fort à parier que la Fed maintiendra son biais accommodant plus longtemps qu'au cours des précédents cycles. Une telle position nécessite la pentification de la courbe des taux, car la partie courte est arrimée aux anticipations des taux directeurs. Pour sa part, la partie longue devra être assortie d'une prime supérieure car le marché estime que la Fed finira par réussir à doper l'inflation." AUT/ALO
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