Comme tout le monde, je l'ai été. On avait l'impression que quelque chose allait se passer, mais probablement pas une accélération jusqu'à 5,1 %. Mais ce sont les prix à la production, qui ont progressé de 6,1 % en novembre, qui m'ont davantage surpris. Historiquement, ils suivent très fidèlement l'évolution du prix des matières premières et notamment du pétrole. Or, en glissement annuel, les cours du pétrole augmentent désormais très faiblement. Nous aurions donc dû assister à une poursuite de la décélération des prix à la production.
Si elle ne vient pas des matières premières, la hausse des prix à la production chinois provient plutôt de l'autre grande composante des coûts des entreprises que sont les salaires. Nous commençons probablement à voir se matérialiser les effets de la décision de Pékin de laisser les salaires s'apprécier, notamment dans les entreprises ayant pour actionnaire, en totalité ou en partie, des sociétés étrangères. Sachant que les prix à la production sont un indicateur avancé de ce que seront les prix à la consommation dans quelques mois on peut raisonnablement s'interroger sur ce que ces derniers donneront dans un avenir proche.
Sa tâche ne sera en effet pas des plus simples. Je me garderai toutefois d'avoir un discours trop catastrophiste. Quand on décompose les prix à la consommation en Chine, on trouve deux segments qui progressent plus vite que l'inflation totale : tout d'abord, les prix alimentaires, notamment ceux des produits frais, qui échappent au contrôle de la banque centrale et qui sont davantage liés aux conditions climatiques ; ensuite, on trouve la part des coûts résidentiels : la forte progression des prix immobiliers se traduit par une évolution assez rapide des loyers, et des charges d'habitation (eau, électricité). Mais il faut relativiser cette évolution des coûts résidentiels car tout dépend de la manière dont on la regarde. En glissement annuel, l'indice des prix du résidentiel reste sur des niveaux élevés. En revanche, en variation mensuelle corrigée des variations saisonnières, on observe un tassement vraiment significatif. Autrement dit, les mesures qui ont été prises par la banque centrale et le régulateur bancaire à partir d'avril ont commencé à porter leurs fruits. Je rappelle que les autorités chinoises ont relevé le montant de l'apport minimum, afin de faire sortir du marché un certain nombre d'acquéreurs potentiels. Il a été en outre interdit aux banques, dans un premier temps, de prêter pour des acquisitions immobilières, au-delà du troisième logement, et depuis septembre, au-delà du premier logement. Dorénavant, l'achat d'une résidence secondaire doit donc être autofinancé. Il y a fort à parier que l'impact de ces mesures sera de plus en plus sensible sur les prix de l'immobilier à partir du début 2011.
Non, puisque l'immobilier en Chine, comme dans beaucoup de pays, est perçu comme un bon moyen de préserver la valeur de son patrimoine, la conviction étant que le marché ne baissera pas trop fortement, s'il baisse. En outre, dans un pays où il y a trop d'épargne, trop de liquidités, il faut trouver des actifs pour loger cette épargne. Et l'immobilier reste actuellement un vecteur essentiel de la sécurisation de l'épargne des ménages chinois, sachant que les dépôts bancaires, qui constituent encore le cœur de l'épargne des citoyens et des entreprises de République populaire, servent aujourd'hui des taux d'intérêt réels négatifs. A lire aussi « En Chine, pas de surchauffe » A lire aussi « Pourquoi la croissance en Chine est-elle si faible ? » A lire aussi « La Chine, condamnée à faire monter le yuan ? » A lire aussi «Quelles perspectives pour la bourse chinoise ? »
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