Devises émergentes : soyez plus sélectifs en 2011

Suivre @sicavonline

Publier sur Twitter

Partager sur Facebook

Imprimer cet article

Envoyer cet article

Des devises émergentes unanimement recherchées en 2010

Le Bhat thailandais ou bien encore le Ringgit malaysien se sont chacun appréciés d'environ 20 % face à l'euro quand les pesos colombien ou mexicain en gagnaient une quinzaine. De fait, toutes les devises émergentes ont brillé ces derniers mois. Les investisseurs ont pris leur distance avec la monnaie unique et le dollar afin de se porter dans un même élan sur les devises de zones géographiques à forte croissance et aux fondamentaux économiques plus sains. La zone euro et les Etats-Unis paraissant embourbés pour longtemps dans de graves problèmes de dettes et de finances publiques, le mouvement devrait logiquement se poursuivre en 2011.Toutefois, James Kwok, le responsable de la gestion Devise d'Amundi à Londres met en garde contre une absence de sélectivité qui, si elle ne fut pas préjudiciable ces derniers mois, pourrait le devenir dans un futur proche. « Il ne faut pas se tromper, avertit James Kwok. « Tous les émergents ne présentent pas des fondamentaux de qualité identique. Si la hausse des devises émergentes fut en 2010 relativement groupée, cela tient au fait que les entrées de capitaux dans le marché de la dette émergentes ont atteint des records. Les gérants de « dette émergente » ont vu des quantités inédites d'argent affluer, et dans un marché de flux tel que celui-là, il leur a fallu impérativement tout investir sous peine de sous-performer le reste du marché. C'est ce qu'ils ont donc fait. Mais comme le marché de la dette émergente est plutôt étroit, ils ont acheté sans discrimination de la dette de pays émergents avec de bons fondamentaux comme celle de pays émergents avec de mauvais fondamentaux. »

won coréen, peso mexicain, et zloty polonais, trois devises avec du potentiel

Mais cette situation n'est pas durable pour l'expert Devise d'Amundi qui estime que les gérants vont de nouveau séparer le bon grain de l'ivraie en 2010. « La Corée du Sud, qui affiche aujourd'hui des taux d'intérêt réels négatifs et qui devra durcir sa politique monétaire, le Mexique ou la Pologne présentent des profils et des perspectives intéressants. Le peso mexicain, le won coréen ou le zloty polonais ont en outre eu tendance à sous-performer ces temps derniers par rapport aux autres devises émergente. Ils devraient encore se raffermir cette année, ne serait-ce que par effet de rattrapage. »

difficile pour le brésil de contrer la baisse du dollar face au réal

Le Brésil a également quelques attraits. Au dire de James Kwok, la puissance montante d'Amérique latine ne dispose guère de marges de manœuvres pour contrer la baisse du dollar par rapport au réal. Ses taux d'intérêt élevés conservent un fort pouvoir d'attraction, et minces sont les chances de les voir baisser significativement au vu de l'inflation élevée qui sévit dans le pays. Les investisseurs devraient s'y retrouver : « Il est certes possible que le réal ne bouge pas ou peu, mais l'investisseur est gagnant rien qu'avec les taux d'intérêt servis par le Brésil», analyse le responsable de la gestion Devise d'Amundi à Londres. Et quid du yuan chinois ? «La Chine a intérêt à faire monter le yuan quand le dollar est fort face aux autres devises. Elle devrait ainsi limiter l'appréciation de sa devise face au billet vert. Néanmoins, en cette nouvelle année, le yuan devrait, d'après moi, monter par rapport au dollar de 5 %. » Vincent Bezault

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.